Sacrées sorcières

Sacrées sorcières
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Sacrées sorcières
The Witches
États-Unis, 2020
De Robert Zemeckis
Scénario : Robert Zemeckis d'après Sacrées sorcières de Roald Dahl
Avec : Anne Hathaway, Chris Rock, Octavia Spencer, Stanley Tucci
Photo : Don Burgess
Musique : Alan Silvestri
Durée : 1h45
Sortie : 18/11/2020
Note FilmDeCulte : ***---
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En 1967, Bruno, un jeune orphelin, vient vivre chez son adorable grand-mère, dans la petite ville rurale de Demopolis, en Alabama. Tandis que le petit garçon et sa mamie croisent la route de sorcières aussi séduisantes que redoutables, la grand-mère entraîne notre héros en herbe dans une somptueuse station balnéaire. Malheureusement, ils débarquent au moment même où la Chef Sorcière réunit ses sbires venus du monde entier - incognito - pour mettre en oeuvre ses sinistres desseins...

HOCUS PAS FOCUS

Depuis quelques années, et plus précisément depuis qu'il a arrêté les films en performance capture, Robert Zemeckis s'était résolument tourné vers un cinéma plus "adulte", en laissant peu à peu réinfuser le genre dans ses films, du drame Flight à l'inclassable Bienvenue à Marwen. Malheureusement, chaque film a rencontré moins de succès, critique et public, que le précédent. Ceci explique-t-il une réorientation de sa carrière vers des films pour enfants? Après cette nouvelle adaptation de Roald Dahl, il devrait en effet réaliser la version live action du Pinocchio de Disney. Ce n'est pas la première fois que le cinéaste s'adresse aux plus petits mais même le pas toujours convaincant Pôle Express présentait bon nombre de récurrences thématiques de l'auteur, notamment sur le double et la foi, comme un Contact pour gosses. Or, il est difficile de saisir ce qui a vraiment séduit Zemeckis dans Sacrées sorcières tant le film paraît relativement impersonnel.

Jadis un projet de Guillermo del Toro, toujours crédité au scénario et à la production, qui songeait apparemment à le porter à l'écran en stop-motion, comme il s'apprête à le faire avec son...Pinocchio, Sacrées sorcières permet à Zemeckis de renouer avec l'esprit de La Mort vous va si bien, qu'il s'agisse de l'humour parfois cartoonesque (les péripéties avec les souris), de la prestation camp de son actrice principale (Anne Hathaway s'amuse à cabotiner) ou du dernier défi technique en date relevé par le metteur en scène (l'intégration des souris en images de synthèse - et interprétées en performance capture? - dans un décor réel géant). Toutefois, si l'on retrouve cette caméra dynamique opérant une transition dans les échelles, comme Zemeckis le faisait déjà dans Marwen, passant du décor grandeur nature à celui des figurines, ce coup-ci le sens n'est pas au rendez-vous.

Au-delà d'un propos élémentaire et expédié, ou plutôt d'une "morale de l'histoire" propre aux fables pour enfants, sur "aimer qui on est à l'intérieur", le scénario ne développe pour ainsi dire rien sur les différents thèmes qu'il aborde, du deuil à l'enfance, en passant notamment par ce qui s'avère pourtant un changement notable : le raceswapping des protagonistes et la transposition dans le sud de l'Amérique des années 60. Ce parti-pris offre un contexte sociétal intrigant au récit, précisant même dans le texte que l'hôtel où se déroule l'action du film est réservé aux riches, mais à part voir les sorcières, presque toutes blanches, vouloir écraser la "vermine", le film n'en fait pas grand chose de consistant. Parfois amusant mais semblablement interdit aux plus de 10 ans, malgré d'étonnants moments de body horror light, Sacrées sorcières n'est jamais honteux mais s'avère tout de même l'un des moins bons films de Robert Zemeckis.

par Robert Hospyan

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