Steven Spielberg avait plusieurs fois collaboré avec le maître des effets spéciaux Stan Winston: sur les Jurassic Park, sur A.I. et même sur le dernier Indiana Jones (le Crâne de cristal et l'alien momifié, c'est lui).
Le cinéaste a envoyé un petit mot à Ain't It Cool News pour rendre hommage à son ancien collaborateur. Le voici traduit en français par nos confrères de Spielberg News:
Stan Winston a toujours réussi à me faire rire et son sens du timing était impeccable. Il attendait tel un chasseur de gros gibier que tous les signes indiquent un succès garanti. De loin, il suivait mes traces jusque sur le plateau. En écoutant le vent, il jaugeait le niveau de stress et de chaos, notre combo commun tous sur les films à effets spéciaux. Il se préparait à l'abri des regards. Et là, dès qu'il me voyait sur le point de craquer, il m'appelait et je me retournais pour le voir dans mon fauteuil de réalisateur, en train de se faire couper les cheveux et manucurer les ongles, un cigare dans une main et Variety dans l'autre. Et ça tuait! Nous éclations de rire comme deux frères. Je l'adorais. Nous nous faisions nous sentir chacun comme Willis O'Brien. Les dinosaures qu'il construisait avec son équipe et à qui il donnait vie étaient des merveilles naturelles qui semblent nous manquer cruellement aujourd'hui. Tels les dinosaures du jurassique désormais éteints, ils ont été remplacés par des merveilles numériques qui ne sont matérialisées que plusieurs mois après le tournage.
C'est tellement plus dur d'obtenir des performances d'acteurs lorsque leurs ennemis sont des machinos tenant des batons recouverts de scotch fluo. Joey Mazzello et Ariana Richards étaient morts de trouille lorsque le T-Rex de Stan venait les observer dans la Ford Explorer de son oeil gros comme une balle de base-ball. Chaque acteur a vécu un moment similaire lorsqu'ils ont eu à affronter un triceratops, un dilophosaures et des velociraptors grandeur nature qui pouvaient embuer une fenêtre d'un seul souffle.
C'était ça la réalité de Stan. Son art. La prochaine fois qu'un acteur devra simuler la peur devant un bâton, il demandera, comme nous tous, "Il est où Stan Winston ?".
Pendant toutes les années où j'ai connu et collaboré avec Stan, il a toujours été à la pointe, créant des choses jamais vues auparavant. Et j'ai voyagé avec lui, mais ce n'était pas un voyage pour lequel on paie. C'était plutôt comme si un ami vous ouvre sa portière et vous demande "Où est-ce que je te dépose ?".
Steven Spielberg
États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...