Rollerball

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Rollerball
États-Unis, 2001
De John McTiernan
Scénario : Larry Ferguson, John Pogue
Avec : Naveen Andrews, LL Cool J, Chris Klein, Jean Reno, Rebecca Romijn, Oleg Taktarov
Photo : Steve Mason
Musique : Eric Serra
Durée : 1h38
Sortie : 13/03/2002
Note FilmDeCulte : **----
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Jonathan Cross, nouvelle idole des fans de Rollerball, sport clandestin ultra-violent, découvre que ses sponsors n'hésitent pas à sacrifier des vies sur l'autel du profit. A la fin, Jonathan jette une boule métallique de quatre kilos dans la tête du méchant.

Pour la deuxième fois consécutive, John McTiernan s'attache à la réalisation d'un remake d'un classique de Norman Jewison: après le raffiné Thomas Crown Affair (1999), voici venir Rollerball. Autant dire qu'il était attendu, et ce malgré un montage largement modifié par le studio et une sortie maintes fois repoussée (d'abord prévu pour mai, ensuite, août, il sort enfin en février). Le Treizième Guerrier aussi avait grandement été remonté par des mains cupides, mais le résultat, malgré quelques sautes de rythme et une fin incohérente, était une splendeur barbare. Mais rien n'émerge de Rollerball. Et la faute n'en incombe pas seulement au studio, tant la glorieuse ineptie du scénario laisse penser que, même si McTiernan avait été libre de ses mouvements, il n'aurait guère pu en tirer quelque chose. McTiernan n'a jamais su (ou jamais essayé, sauf peut-être avec Medicine Man) délivrer un message. Son oeuvre est celle d'un formaliste: que retient-on de Die Hard, Last Action Hero ou Predator, si ce n'est leurs délicieuses expérimentations stylistiques et leur intelligence élégante?

La satire du sport-spectacle de Rollerball n'a ni la jubilation d'un Verhoeven, ni la sensibilité du Oliver Stone de Any Given Sunday. La lourdeur du propos, l'épaisseur des ficelles dramatiques, la rusticité de l'interprétation (le fadissime Chris Klein en tête) contribuent à faire de Rollerball un objet de ridicule. A l'image des joueurs, qui mélangent pêle-mêle un heaume médiéval, un haka néo-zélandais et des casques en têtes de mort, la réalisation de McTiernan pioche de ci de là sans dégager un axe esthétique fort. On retiendra une utilisation vaguement captivante du jump-cut, une séquence d'action exclusivement filmée en "night-shot", et quelques raccords "plan cinéma/écran télé" qu'on pourrait qualifier "d'analysables". Cette pauvreté formelle est d'autant plus dommage que McTiernan a toujours su exploiter au mieux les espaces confinés, et s'est jadis intéressé à la part d'animalité en l'être humain. Ces deux obsessions étaient ce qui permettait d'avoir foi en Rollerball et la déception est proportionnelle à l'attente.

Mais gardons la foi. Le prochain McTiernan s'intitule Basic et il s'agit d'un thriller militaire avec John Travolta et Samuel L. Jackson, au scénario paraît-il excellent. Gageons que malgré ce faux-pas, le réalisateur de Die Hard saura vite se remettre en selle.

par Liam Engle

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