Rhum Express

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Rhum Express
Rum Diary (The)
États-Unis, 2011
Avec : Johnny Depp, Aaron Eckhart, Amber Heard
Photo : Dariusz Wolski
Musique : Christopher Young
Durée : 2h00
Sortie : 30/11/2011
Note FilmDeCulte : ***---
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Paul Kemp, un romancier, vient travailler à Porto Rico en tant que journaliste pour le San Juan Daily News, un journal sur le point de fermer. Entre son amour pour l'alcool et ses drôles de collègues, Paul Kemp est rapidement mêlé à de sordides trafics...

BATEAU IVRE

Le projet maudit de 2011. Lancé en production dès le début des années 2000, après la découverte par Johnny Depp d’un manuscrit inédit au domicile de son ami, l’écrivain Hunter S. Thompson (Las Vegas Parano), passé entre les mains de nombreux réalisateurs, dont l’acteur Benicio Del Toro, finalement confié au vétéran d’Hollywood Bruce Robinson (Jennifer 8), avec la star dans le rôle toujours inconfortable d’acteur-producteur, Rhum Express est longtemps resté sur l’étagère, le montage laissé en friche après un tournage éreintant à Porto-Rico. Décédé en 2005, Hunter S. Thompson n’aura jamais l’occasion de découvrir le résultat final… Pas sûr que cela le peine beaucoup tant l’intrigue du roman a été passée à la moulinette et apparait aussi incompréhensible que le souvenir d’une beuverie. A l’instant de Bad Lieutenant : Nouvelle Orléans de Werner Herzog, auquel on pense souvent, la maîtrise narrative en moins, Rhum Express peut être apprécié comme une longue nuit d’ivresse, avec ses phases d’euphorie – la dérive nocturne de Kemp et Sala, le personnage plutôt jouissif de Moburg, une scène de danse endiablée -, ses chutes brutales de tension – presque toute l’intrigue avec Aaron Eckhart – et aussi ses blackouts. L’ambiance est là, et le rythme punch-coco. Dommage que le récit se termine au-dessus de la cuvette des chiottes, tant le dernier quart d’heure se regarde avec un doigt interrogatif sur le menton. Le film se rêvait au Festival de Cannes, sous les palmiers et les vivats. Il fera l’ouverture du prochain festival des Bahamas, dans l’anonymat, mais avec du rhum à volonté.

par Yannick Vély

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