Resolution
États-Unis, 2011
De Justin Benson, Aaron Moorhead
Scénario : Justin Benson
Avec : Peter Cilella, Vinny Curran
Photo : Aaron Moorhead
Durée : 1h33
Michael est choqué lorsqu’il découvre dans sa boîte e-mail une étrange vidéo de son meilleur ami Chris, planant sous méthadone dans la forêt. Inquiet, il se promet de le remettre dans le droit chemin et élabore un plan d’isolement pour le convaincre d’aller en cure de désintoxication. Seulement, l’enfer est pavé de bonnes intentions...
STORYTELLING
Long métrage réalisé avec deux bouts de ficelles, Resolution séduit d'abord par témérité. Le film des Américains Justin Benson et Aaron Moorhead n'a pas peur d'être bavard. Ni d'être antispectaculaire. Ni d'avancer à pas lents. Ni de se priver de musique. Et ça marche. Benson et Moorhead installent une atmosphère, une tension et, encore plus précieux, un mystère. On pense parfois à Kill List du Britannique Ben Wheatley dans la façon qu'a Resolution de se suivre comme on tirerait sur une corde pour voir, peu à peu, ce qui se cache au bout. Michael vient aider son ami Chris. L'intérêt, bien vite, est déplacé ailleurs. Des indices étranges entourent les deux hommes. Quelqu'un les observe ? Joue avec eux ? Dans ce décor ultra banal, on se raconte pourtant des histoires surnaturelles. Le fantastique se cache t-il quelque part, ou s'agit-il seulement de la menace des habitants du coin ? Resolution devient ludique et métafilmique lorsque les deux héros ont conscience que le scénario du film s'écrit sous leurs yeux. Il faut être malin à ce jeu-là et le duo de réalisateur réussit son pari presque jusqu'au bout. Car Resolution, certes intrigant, devient répétitif jusqu'à devenir un peu creux. Il y a des fins ouvertes réussies. Et il y a des pirouettes, comme ici, qui donnent vraiment l'impression qu'au bout de la corde, il n'y avait qu'un nœud. Inégal donc, mais plutôt prometteur.