Resident Evil: Retribution
États-Unis, 2012
De Paul W.S. Anderson
Scénario : Paul W.S. Anderson
Avec : Sienna Guillory, Jason Isaacs, Milla Jovovich, Michelle Rodriguez
Photo : Glen MacPherson
Musique : - Tomandandy
Durée : 1h35
Sortie : 26/09/2012
Le terrifiant virus mis au point par Umbrella Corporation continue à faire des ravages partout sur terre, transformant les populations en légions de morts-vivants affamés de chair humaine. Alice, l’ultime espoir de notre espèce, s’éveille au cœur du plus secret des complexes industriels d’Umbrella. Au gré de son exploration à haut risque et de ses découvertes, les zones d’ombre de sa vie s’éclairent… Plus que jamais, Alice continue à traquer les responsables de l’atroce infection. De Tokyo à New York, de Washington à Moscou, elle les pourchasse jusqu’à la révélation explosive qui va remettre en cause toutes ses certitudes. Avec l’aide de nouveaux alliés et d’anciens amis, Alice va devoir se battre pour survivre dans un monde hostile, au bord du néant. Le compte à rebours a commencé…
EVILUTION
On serait en droit de remettre en question la longévité de cette franchise, chaque épisode rasant le plancher qualitativement parlant. Toutefois, depuis que son initiateur Paul W.S. Anderson est revenu derrière la caméra et depuis que celle-ci filme en 3D, les efforts semblent davantage assumer leur statut de films d'exploitation. De plus, la générosité caractéristique du cinéaste, dont la mise en scène de l'action semble s'affûter de film en film, offre un spectacle plutôt décomplexé assez sympathique. Du moins dans un premier temps.
En effet, en situant la majorité de l'action dans une base conçue comme terrain d'entraînement, simulant divers décors de capitales célèbres (Tokyo, New York, Moscou), le scénario s'avère presque métafilmique, justifiant cette variation internationale en adoptant un principe qui renvoie directement au medium d'origine de la licence. A l'exception du premier opus, également écrit et réalisé par Anderson, aucun des films ne paraissait réellement exploiter la nature de jeu vidéo du matériau de base. Si l'on s'aventurait à interpréter certains éléments du film, on pourrait par exemple déceler une qualité réflexive à l'utilisation des clones qui peuplent les simulations, des figurants juste bons à mourir, dommages collatéraux des actions du héros (aka le joueur derrière sa console). Sans même se targuer de ce sous-texte, le film propose quelques morceaux de bravoure plutôt réjouissants : dès l'ouverture - où la 3D, le ralenti et la marche arrière s'unissent pour former un véritable ballet destructeur chorégraphié - jusqu'au dernier travelling arrière apocalyptique, en passant par un défilé de monstres tantôt badass (les mastodontes armés de marteaux/haches géants) tantôt dégueus (le quadrupède écorché), Anderson s'en donne à cœur joie, rappelant même certains acteurs des premiers films pour l'aventure.
Malheureusement, la deuxième moitié souffre d'un rythme moins soutenu et perd ce côté ludique en sortant des espaces virtuels. Les personnages secondaires ne font que passer, sacrifiés au profit de Mme Anderson, alias Milla Jovovich, qui se bat jusqu'au bout, notamment lors d'un climax interminable et faible comparé aux set-pieces qui le précèdent. Et puis, comme pour tout jeu vidéo, il faut se taper de temps en temps des cinématiques d'exposition plutôt fastidieuses. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir, et notre relative surprise. La franchise n'a jamais volé très haut mais Resident Evil : Retribution s'impose comme le meilleur opus de la saga.