Redline

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Redline
Japon, 2010
De Takeshi Koike
Scénario : Yoji Enokido, Katsuhito Ishii, Yoshiki Sakurai
Avec : Takuya Kimura
Musique : James Shimoji
Durée : 1h40

Note FilmDeCulte :

À l’occasion d’une course de voitures qui a lieu tous les cinq ans, les fous du volant sont de retour avec des bolides équipés d’armes de destruction rudement efficaces. Parmi eux, JP, le pilote le plus casse-cou de sa génération et Sonoshee, dont il est secrètement amoureux, prête à tout pour décrocher la victoire. Tous les coups bas sont permis, à la vie, à la mort.

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Redline aura mis du temps avant de passer la ligne d'arrivée, une longue attente qui a créé une longue excitation, notamment à cause des noms impliqués dans ce film d'animation, de Takeshi Koike (le segment World Record de l'anthologie Animatrix) à Katsuhito Ishii (le merveilleux The Taste of Tea, la partie animée de Kill Bill), tout cela chapeauté par les studios Mad House, maison-mère entre autres de feu-Satoshi Kon. Avouons-le: le résultat est imparfait. Entre les courses automobiles (qui ouvrent et ferment le film), il y a une partie presque déceptive dédiée à la présentation des personnages et de l'univers (plus que l'intrigue, simplissime) qui peut déstabiliser ceux qui s'attendent à un ride non-stop. Mais la force de Redline, c'est que ce coitus interruptus n'empêche finalement en rien la fascination exercée par ce genre d'ovni grâce à une animation bluffante. Le travail sur le design, le soin apporté aux volumes, à la profusion de détails, donnent l'impression de voir un spectacle en 3D. Il ne l'est pas mais c'est tout comme, voilà bien l'un des tours de magie de Redline.

Redline ressemble au mariage dingo de l'animation grimaçante de Bill Plympton, du trop-tout d'un Speed Racer (sans les singes) et des courses de jeu vidéo d'un F-Zero, le tout coloré comme les robes de soirée de RuPaul, un monde où l'on croise fées poufs et spaghettis ET dans ces rencontres de fous du volant dont les bolides ultra-tunés carburent à bien plus que leur cinq fruits et légumes par jour. Les poursuites, car c'est bien pour ça qu'on est là, assurent largement, qu'il s'agisse de l'adrénaline à faire saigner le nez de l'ouverture ou du feu d'artifice final fait de furie des moteurs et grognements de kaiju. Au box-office nippon, Redline s'est pris un carton rouge, ennuyeux pour un budget estimé à 8 millions de dollars, ennuyeux aussi si l'on espère voir naître d'autres projets qui malmènent les limites. Redline est un joyeux tourbillon qui ne ressemble à rien d'autre qu'à un grand youpi d'une heure quarante.