Peindre ou faire l'amour

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William, météorologue à la retraite, et son épouse Madeleine s'installent dans une magnifique maison au pied du Vercors. Loin de la ville, encouragés par d'intrigants et irrésistibles voisins, ils redécouvrent une facette insoupçonnée de leur vie de couple casanier.

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LA FIN D'UNE LIAISON?

Peindre ou faire l'amour ressemble à un rêve, le rêve d'une maison qui s'embrase, d'un tandem assagi qui prend feu, de désirs aveuglés qui se trompent d'escorte et se souhaitent la bienvenue un soir d'été. Mais ces ronds voluptueux composent un foyer ravi, sans l'once d'un remords ni l'ombre d'une momie. Ils bercent la réalité, autrement plus émoustillante. William et Madeleine (Daniel Auteuil et Sabine Azéma, couple épatant), retraités pas enterrés, succèdent à Marilyne la working girl et Boris le businessman d'Un Homme, un vrai. Les frères Larrieu y désarticulaient un bric-à-brac amoureux pour en faire crisser et chanter les rouages. Dans Peindre ou faire l'amour, le couple a survécu et savoure l'inconnu qui pend à sa fenêtre. Entretenir une flamme complice, rougir de sa propre témérité: les loisirs offerts n'ont plus rien d'une retraite apathique. Le voisinage excite l'envie et la gourmandise, la nouvelle maison invite à "une émotion". Les mensonges s'estompent un à un puisque tous les rêves se concrétisent. Le deuil de l'adolescence, la hantise du repos et la possibilité d'une renaissance, Peindre ou faire l'amour embrasse avec une légèreté décoiffante les non-dits d'un couple à la croisée de deux mondes. Le météorologue aux aguets et l'artiste ingénue ont passé l'âge des ruptures. L'humeur est à la recomposition, aux caresses innocentes, aux passions à tâtons dans le noir et le silence consenti. Les frères Larrieu flirtent avec les frontières, les interludes doux amers et la zone érogène, encore obscure, s'éclaire peu à peu.

SANS PEUR ET SANS REPROCHE

La belle entente tacite n'est jamais cassée. La singularité et la magie espiègle de Peindre ou faire l'amour tiennent beaucoup à sa cadence sereine, ses effusions nonchalantes. Les fantasmes s'accommodent de leurs attaches terrestres, le romanesque se satisfait d'une effervescence éphémère. Rien ne semble interdit, à l'intérieur et hors de la maison ouverte sur l'inconnu et l'incongru. Jacques Brel et Aphrodite's Child couvent les ménages et accompagnent les fugues nostalgiques. Les frères Larrieu ne renoncent à aucune traversée périlleuse, la transgression commence d'abord chez soi, à table, devant la cheminée. La séquence la plus évocatrice, une magnifique plongée dans les ténèbres, ravive les peurs enfantines. La peur de lâcher prise devient aphrodisiaque et le même rituel se répète à l'infini. Après la nuit, effrayés par leur imprudence, William et Madeleine tombent dans un ravin... pour mieux continuer de marcher côte à côte l'heure suivante. Dans Peindre ou faire l'amour, il n'est pas question d'échangisme, d'embourgeoisement ou de procès hâtif. Il n'est question que de désirs troubles, de mains confuses, de couples miroir donnant vie à d'étonnantes créatures bicéphales. Adam-Eva, William-Madeleine: l'un exhale la sensualité de l'autre. Le maire qui ne voit pas et la mystérieuse compagne qui ne dit rien (Sergi Lopez et Amira Casar, deuxième couple épatant). Avec eux s'évanouissent la promesse d'une île cachée et les illusions d'un paradis nanti. Mais entre-temps, William et Madeleine ont grandi. Après l'amour, on éteint les feux, puis on guette avec impatience la lumière du jour.

par Danielle Chou

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