Publié le 08/10/2014

PRIDE: une nouvelle décision homophobe de la MPAA ?

PRIDE: une nouvelle décision homophobe de la MPAA ?

Pride, le lauréat de la Queer Palm sorti il y a quelques jours chez nous, a été classé R par la Motion Picture Association of America pour sa sortie américaine (c'est à dire interdit aux mineurs de 17 ans non accompagnés). Oui, l'inoffensif feel-good-movie de Matthew Warchus qui raconte comment un groupe d’activistes gay et lesbien décide de s'unir avec les mineurs en grève dans l'Angleterre de Thatcher, a reçu cette classification habituellement réservée aux films d'horreurs, aux films d'action violents et autres films comportant des scènes de sexe. Il faudrait ajouter une nouvelle catégorie de films immédiatement classés R: les films traitant de l'homosexualité.

Il y a quelques mois, le teen movie rose bonbon GBF de Darren Stein avait écopé de la même interdiction. Dans notre entretien, Stein avait commenté: "C’est juste dans l’air du temps aux États-Unis. Voilà où nous en sommes culturellement. Il n’y a aucun problème à être grivois et grossier quand il s’agit d’humour hétéro, mais lorsqu’il est question de références sexuelles et que vous êtes gay, la MPAA ne le supporte pas. Le film a été classé R pour son langage sexuel, alors qu’il n’est pas plus provoquant que Easy A ou Clueless. C’est juste qu’il s’agit d’homos et le comité de censure en Amérique n’est pas assez à l’aise pour laisser des gamins de 13 ans voir un tel film."

Love is Strange d'Ira Sachs, qui vient de sortir aux États-Unis, a également été classé R. Dans notre entretien, Ira Sachs affirme: "Je crois que le comité de classification a effectivement une liste de critères qui lui permet de refuser un visa d’exploitation s’il le désire. Je crois aussi que cela permet d’avoir une excuse toute prête de « punir » un film avec un contexte gay, s’il le désire. Même si heureusement cela n’est pas automatique. Ils disent qu’en l’occurrence c’est une question de langage, mais c’est clairement une question de contexte. Je ne suis pas dupe."

Pride se retrouve donc pour sa sortie américaine au même niveau que le film d'horreur Annabelle ou encore le thriller d'autodéfense Equalizer...

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par Nicolas Bardot

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