The Jane Doe identity
Autopsy of Jane Doe (The)
États-Unis, 2016
De André Ovredal
Avec : Brian Cox, Emile Hirsch
Photo : Roman Osin
Musique : Daniel Bensi, Saunder Jurriaans
Durée : 1h39
Sortie : 31/05/2017
Un père et son fils travaillent ensemble à la morgue locale. Lorsqu’ils « reçoivent » le corps d’une mystérieuse inconnue, les deux hommes décident de mener l’enquête sur son identité.
CADAVRE EXQUIS
Auteur du fameux Troll hunter, ce found footage haut de gamme qui en avait surpris plus d’un à sa sortie en 2010, André Øvredal (lire notre entretien) revient enfin aux affaires et choisit cette fois-ci de passer de l’autre côté de l’Atlantique pour nous offrir l’“autopsie de cette inconnue“, un film de genre plus traditionnel et à l’opposé de son précédent opus. Quoique… Car non content de surprendre son public en trimballant cette fois-ci sa caméra vers un style plus soigné, calme, posé et beaucoup moins bordélique, le norvégien le troublera tout autant lorsqu’il fera bifurquer son thriller à mi-parcours vers quelque chose de moins lisse et totalement fantastique. C’est qu’il est malin Øvredal ! En effet, si dans un premier temps le bonhomme nous entraine dans un puzzle en contre la montre, à l’image de ces romans policiers qu’on dévore pages après pages, en nous laissant carrément lire à ses côtés le script imprimé sur le corps de son cadavre en train de se faire examiner sous tous les angles, peu d’indices nous laissent anticiper le virage que va prendre le film, passant de version live et gore du Docteur Maboul à quelque chose de plus fantasmagorique. Un effet de style d’autant plus saisissant quand il s’incruste au milieu de cet exercice on ne peut plus terre à terre qu’est une autopsie.
Ainsi, lorsque le personnage d’Emile Hirsch déclare “ On a dépassé l’imaginable“, on sait qu’il n’y aura pas de retour en arrière et que le reste du film sera placé sous le sceau du surnaturel, celui qui nous fait flipper plus qu’il nous dégoute. Nous demandant une nouvelle fois de le suivre dans les croyances qu’il nous jette au visage, l’homme du nord nous embarque alors pour un voyage dans les contrées d’un surnaturel plutôt efficace même si pas vraiment nouveau. Certes, il faut être prêt à accepter ce saut de foi, mais pour qui acceptera ce virage et cette conclusion, la promenade aura mérité le détour, celui d’un divertissement de genre fort agréable qu’on espère croiser plus souvent dans les salles obscures.