Oscars 2014 - meilleur film: ultimes pronostics avant nominations

Oscars 2014 - meilleur film: ultimes pronostics avant nominations

Les nominations des Oscars seront dévoilées le 16 janvier ! FilmDeCulte prend une nouvelle fois la température de la course aux statuettes. Commençons par la catégorie reine: celle du meilleur film.

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LE FAVORI

12 Years a Slave, Steve McQueen
Le film a rapidement été favori cette saison. Sa barque a beaucoup tangué, une première fois après la sortie événementielle de Gravity, et elle tangue à nouveau à cause du buzz du moment, American Bluff. Mais le film peut aller au bout. Sans surprise, 12 Years... a été présent lors des prix de la critique, même si on l'attendait plus haut sur les principaux prix de la saison (New York a sacré American Bluff, Los Angeles a élu Gravity et Her ex-aequo tandis que ce dernier a gagné le NBR). Il est très présent aux SAG et on sait que les acteurs représentent une large partie des votants. Il est en tête des citations aux Globes (à égalité avec... American Bluff). Son box-office (38 millions de dollars à la fin 2013) est bon, même si le film n'a pas explosé lors de son exposition maximum (1400 copies mi-novembre).

Qu'est-ce qui peut clocher ? 12 Years a Slave n'est peut-être pas assez confortable. Pas assez doux, Oscar-friendly. Pas le type de film que le votant Oscar regarde en famille lorsqu'il reçoit ses screeners à Noël. On ne compte plus le nombre de films méritants qui se sont fait voler la vedette par des films plus agréables et gentils. A vrai dire, ces 3 dernières années, les films gentils (Le Discours d'un roi, The Artist, Argo) ont eu le dessus sur les films méchants (Black Swan, Social Network, Inception en 2011, Amour, Zero Dark Thirty ou Django Unchained en 2013 - 2012 étant globalement une année de films gentils). Le principal rival de 12 Years a Slave étant une comédie avec un cast glamour, on vous laisse deviner qui est le film méchant et qui est le film gentil.

LE CHALLENGER

American Bluff de David O.Russell
On vient d'évoquer les arguments qui plaident en la faveur d'American Bluff. Une campagne Oscar ne se limite évidemment pas à ça. Mais les gagnants Oscar reflètent assez rarement, si tant est qu'on puisse s'accorder sur une définition, le meilleur film dans l'absolu. C'est le film préféré d'un soir S, d'une année en particulier, à l'issue d'un grand concours de popularité. Et le film qui, actuellement, a la cote, c'est American Bluff. Après sa présence répétée aux prix de la critique, Bluff a transformé l'essai (car les prix de la critique seuls ne sont rien) en marchant au box-office: 60 millions récoltés fin 2013 et ce n'est que le début. Russell, déjà 3 nominations à l'Oscar, est aimé par l'Académie. L'an passé, Happiness Therapy a récolté 8 nominations dont certaines citations tiens, c'est cadeau (la blague de Jacki Weaver nommée en second rôle). Mais le film n'a pas le sujet fort et sérieux d'un 12 Years....

LE JOKER

Gravity d'Alfonso Cuaron
Le film aurait presque pu figurer dans la catégorie du dessus: argument massue du box-office (les Oscars aiment les gagnants), excellente critique (et une solide présence dans les principaux prix de la saison), star adulée (Sandra Bullock, 2 cartons cette année). Mais le jour J, Gravity devrait souffrir (doit-on employer le conditionnel ?) des mêmes préjugés qu'un genre (ou des genres) entier(s): c'est du cinéma de genre. Donc ce n'est pas sérieux. On a beaucoup ricané, par exemple en France, sur le scénario de Gravity. Si celui-ci a probablement la main lourde de temps à autre, son minimalisme n'est pas un défaut. Minimaliste, ce n'est pas vide. C'est, techniquement, loin d'être un mauvais scénario. Mais il n'obéit pas aux exigences du film-sujet, ce cinéma dépouillé de toute ambition formelle et fort en dissertation, comme tant de téléfilms caniches-nains encensés à longueur d'année. Le film de Cuaron reste indiscutablement l'un des chocs esthétiques de l'année. Est-ce que ça suffira à faire voter les membres de l'Académie ? On vous laisse compter le nombre d'Oscars du meilleur film dans le cinéma de science-fiction et on en reparle.

LES FIGURANTS

Nebraska, Alexander Payne
Payne est adoré par l'Académie. Nebraska, qui incarne un certain classicisme américain à son meilleur, n'a quasiment pas d'ennemi. Le film peut tout à fait briguer une nomination dans la catégorie-reine, même si pour la gagne, il y a à peu près autant d'espoir que de spectateurs pour Angélique.

Capitaine Phillips, Paul Greengrass
Beau succès au box-office, star power d'un Tom Hanks en mode come back, film dans la course lors des prix de la critique. Rien n'empêche la nomination de Capitaine Phillips. Rien n'indique une victoire au final.

Inside Llewyn Davis, Joel & Ethan Coen
Inside Llewyn Davis a soufflé le chaud et le froid: amour critique, auteurs adoptés par les Oscars (20 nominations pour 3 de leurs 4 derniers films), et puis une double absence surprenante aux guilds des scénaristes et des producteurs.

Dallas Buyers Club, Jean-Marc Vallée
Les Oscars aiment les biopics à transformation physique. C'est un argument un peu court pour assurer une place dans la shortlist finale. Mais le buzz de Dallas... n'a cessé de grimper, et son succès-surprise aux PGA indique peut-être une présence qui ne serait plus si surprenante lors de l'annonce des nominations.

Le Loup de Wall Street, Martin Scorsese
C'est aussi le film du moment: par son box-office (même s'il devra tenir sur la longueur pour être un vrai succès) comme par sa polémique plus ou moins en carton sur le point de vue du film (et qui rappelle des polémiques apparues ces dernières années sur des prétendants à l'Oscar, façon coups de barre de fer dans les genoux donnés par les concurrents pile au bon moment). Sa sortie tardive a fait que le film était absent des premiers prix de la saison. Le ton en apparence trop léger peut l'handicaper. Mais hormis Shutter Island (thriller horrifique donc "pas sérieux", comme on l'indiquait plus haut), tous les films de Scorsese réalisés depuis Gangs of New York ont été nommés, même Hugo, handicapé par un assez lourd échec au box-office américain.

CEUX QUI SERRENT LES DENTS POUR AVOIR UN STRAPONTIN (ET PERDRE)

Her, Spike Jonze
Le film s'est remarquablement débrouillé lors des prix de la critique, alors que sa présence en bout de course de la saison Oscar n'était pas assurée. L'étrangeté de Jonze peut-elle lui servir de tremplin jusqu'à l'Oscar ? Vous l'aurez noté par vous-même: étrangeté. Oscar. Étrangeté. Oscar. Ces mots vont ensemble comme le rouge et le rose, la langue française et un candidat de télé-réalité. Une nomination serait un bel accomplissement.

Blue Jasmine, Woody Allen
Le buzz de la rentrée qui s'est un peu écrasé. Le film a bien marché au box-office mais est rentré beaucoup plus vite dans le rang que Minuit à Paris. L'aura Cate reste à peu près intacte, la présence du film dans la catégorie reine pas improbable mais à ce jour, ce serait plutôt non. A moins d'une liste à 10 nommés.

Philomena, Stephen Frears
La surprise de sa citation en meilleur drame aux Globes entretient l'espoir, son solide succès sur la longueur au box-office également, mais le meilleur pari du film reste Judi Dench.

Fruitvale Station, Ryan Coogler
Le gagnant de Sundance n'a jamais joué les premiers rôle dans les prix de la critique. Son buzz est lointain et le film est totalement absent des Globes et des SAG. Il peut créer la surprise, à l'image des Bêtes du sud sauvage qui n'avait pas été si performant que ça lors de la saison Oscar. Mais ce serait... surprenant.

Un été à Osage County, John Wells
Appui d'Harvey Weinstein ou pas, le film semble davantage parti pour des citations en interprétation.

Le Majordome, Lee Daniels
C'est LA douche froide de la saison Oscar. Après le carton du film au box-office, tout le monde l'y voyait déjà. Film politique, sujet fort, histoire américaine, cast all-star à transformation, numéro d'Oprah Winfrey (par ailleurs totalement survendu, pour notre part on la proposerait bien aux Razzies), 116 millions de dollars au box-office: du tout cuit. Puis une absence quasi-totale des prix de la critique. Méfiance: le film, n'ayant de toute façon pas eu une très bonne critique, ne devait pas, en toute logique, briller lors de ces prix. Sa présence forte aux SAG entretient une certaine lueur: s'il y a un endroit où un tel film peut briller, c'est aux Oscars.

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par Nicolas Bardot

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