Océans
France, 2010
De Jacques Cluzaud, Jacques Perrin
Avec : Jacques Perrin
Photo : Philippe Ros
Musique : Bruno Coulais
Durée : 1h40
Sortie : 27/01/2010
Filer à 10 noeuds au coeur d'un banc de thons en chasse, accompagner les dauphins dans leurs folles cavalcades, nager avec le grand requin blanc épaule contre nageoire... Le film Océans c'est être poisson parmi les poissons. Après Himalaya et Le Peuple migrateur, Jacques Perrin nous entraîne, avec des moyens de tournage inédits, des banquises polaires aux tropiques, au coeur des océans et de ses tempêtes pour nous faire redécouvrir les créatures marines connues, méconnues, ignorées. Océans s'interroge sur l'empreinte que l'homme impose à la vie sauvage et répond par l'image et l'émotion à la question : " L'Océan ? C'est quoi l'Océan ? "
QUI VA GARDER MON CROCODILE CET ETE
Difficile de réduire la vague de docs écolos et concernés par la santé de la planète à une simple hype, difficile de mettre dans le même sac Yann Arthus-Bertrand (Home), Nicolas Hulot (Le Syndrome du Titanic) et Jacques Perrin (assisté de Jacques Cluzaud pour Océans) en ignorant leur bonne volonté et leur investissement sincère dans cette entreprise. Mais difficile, aussi, de cautionner un documentaire où le propos est aussi peu construit, grand livre d'images où les animaux marins se béquettent les uns les autres, orque avalant un phoque (au ralenti), crabes s'arrachant les membres, avant que l'homme, terrible, vu de l'eau, ne transforme la mer en sang à coup de chalutier assassin. Quelques plans à la limite du ridicule (le dodo empaillé qui vous juge, regard face caméra accompagné d'un "disparu" sentencieux de Perrin, filmé comme Hiam Abbass en statue de dignité blessée et échappée de n'importe quel long métrage de toute sa filmo digne), voire de la démonstration la plus épaisse (la destruction de la banquise avec des dizaines d'animaux glissant dans l'eau en un demi clin d'oeil) retirent toute sa crédibilité au film, cause juste mais traitement bêta, mère-la-morale sur fond de Bruno Coulais qui bégaye une fois de plus ses chœurs d'enfants (avec des méduses à la place des fourmis). Reste le pur spectacle mais là encore, hormis quelques plans marquants, entre le sentiment de déjà vu ou de mieux ailleurs (voir La Planète bleue des Britanniques Alastair Fothergill et Andy Byatt, auteurs également du bel Un jour sur Terre), ces bleus Océans font plutôt grise mine.