Notre étrangère

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Notre étrangère
France, 2011
De Sarah Bouyain
Scénario : Sarah Bouyain
Avec : Dorylia Calmel, Djénéba Koné, Dominique Reymond, Nathalie Richard
Durée : 1h22
Sortie : 09/02/2011
Note FilmDeCulte : ****--
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Suite au décès de son père, Amy, une jeune métisse vivant en région parisienne, revient à Bobo au Burkina Faso, pour chercher sa mère dont elle a été séparée à l’âge de 8 ans. Elle ne revoit que sa tante. Amy entourée d’une cour familiale aussi rassurante qu’étouffante, va et vient dans une ville où elle n’a plus de repère. Mariam, une burkinabé de 45 ans, est technicienne de surface et vit à Paris dans l’espoir de retrouver sa fille. Depuis peu, elle a rencontré Esther, cadre dans l’entreprise où elle fait le ménage. Ces deux femmes solitaires apprennent à s’apprécier.

OUT OF AFRICA

Notre étrangère est un film sur le déracinement. En racontant les cheminements parallèles de deux femmes éloignées de leurs origines (l’une revenant sur les traces de sa mère, l’autre vivant avec le souvenir de son enfant abandonné), Sarah Bouyain aurait pu pour son premier film tendre le flanc au pur mélodrame. Or c’est au contraire la sobriété du film qui saute aux yeux. A l’image de son titre moins passe-partout qu’il n’y parait, et qui colle à ses deux héroïnes devenues étrangères dans leurs deux pays, la réalisatrice fait preuve d’une subtilité surprenante et bienvenue. Ce qui empêche le film de tomber dans le mélo ou dans le film-exposé à charge, c’est avant tout l’utilisation répétée de l’ellipse. Certains éléments du récit sont parfois tus, sous-entendus, laissés à la déduction du spectateur. Une manière de donner de la légèreté à des histoires qui ne s’y prêtaient pas forcément, mais aussi de souligner les abîmes de non-dits sur lesquels les héroïnes ont bâti leurs vies. Il en découle une certaine délicatesse, un léger flou qui permet de déjouer un éventuel trop-plein de didactisme et d’éviter tout manichéisme. Si Notre étrangère n’est pas toujours aussi élégant visuellement (l’image est parfois trop sombre, notamment dans sa partie parisienne), il démontre une maturité scénaristique rare. A suivre, donc.

par Gregory Coutaut

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