Nos années folles
La véritable histoire de Paul qui, après deux années au front, se mutile et déserte. Pour le cacher, son épouse Louise le travestit en femme. Dans le Paris des Années Folles, il devient Suzanne. En 1925, enfin amnistié, Suzanne tentera de redevenir Paul...
RAINBOW WARRIOR
Présenté en séance spéciale lors du dernier Festival de Cannes, Nos années folles d'André Téchiné possède un sujet en or inspiré de faits réels. Nos années folles débute par une méticuleuse mise en cartons mais le film est porté par le style Téchiné, ce nerf qui provient d'une mélange de séquences courtes et de caméra portée. Dans cette histoire de travestissement et de mise en scène de soi comme une survie, le film réfléchit également à la façon de raconter, de mettre en scène la guerre, de jouer avec la mise en abîme. On y croise des gueules cassées, mais on ne s'attarde pas tant que ça sur l'aspect film historique.
Nos années folles se concentre davantage sur sa romance hors du commun. Alors que Pierre Deladonchamps, sur le papier, a le rôle le plus payant (et est d'ailleurs assez convaincant), on remarque une fois de plus le talent de Céline Sallette qui par son charisme fait oublier que son rôle est plus ingrat. Le film va vite – mais un peu trop. Nos années folles donne le sentiment de toujours survoler son sujet, et son dénouement précipité manque de chair, de trouble et de complexité. Le résultat est honnête, mais on se prend à rêver d'un long métrage effectivement plus fou.