Nos 18 ans
France, 2007
De Frédéric Berthe
Scénario : Eric Assous
Avec : Michel Blanc, Valentine Catzéflis, Arthur Dupont, Théo Frilet, Liza Manili, Julia Piaton
Photo : Philippe Pavans de Ceccaty
Durée : 1h33
Sortie : 16/07/2008
Juin 1990. À quelques jours du bac, un lycéen décide de régler ses comptes avec le professeur le plus vache du lycée. Pas de chance, celui-ci est membre du jury des oraux ! Pire, il est aussi le père de la jeune inconnue dont notre héros est tombé amoureux au détour d’une soirée.
« ON EST PAS SERIEUX QUAND ON A 17 ANS » (OU 18)
En écrivant ce poème, Rimbaud savait-il que 137 ans plus tard, ce vers serait toujours d’actualité ? Sans doute car même si les âges changent, les mentalités restent profondément les mêmes. Remake du Jour d’avant l’examen (2006), film italien inédit de Fausto Brizzi, ayant accumulé 3 millions de spectateurs et nommé 11 fois aux Donatello (équivalent transalpin de nos César), Nos 18 ans s’inscrit dans un genre de films qui ne racontent rien, n’osent rien et ne s’aventurent pas bien loin non plus. Bref, un genre de films totalement inoffensifs qui parlent juste avec un peu de nostalgie et de mélancolie d’une époque, d’une ère de la vie que chacun a traversé à sa manière. Ici, le témoignage d’une génération (celle du réalisateur) paraît, par contre, trop fleur bleue pour être entièrement honnête. Car même si à 18 ans on n'a pas vraiment d’autre problème existentiel que les examens et les flirts, le fil rouge dramaturgique et la logique d’enchaînement des séquences sans surprises dans cette histoire cousue de fil blanc et romantico-mielleuse (sans vous révéler quoi que ce soit, on se demande comment on ose encore filmer une scène sous la pluie de la sorte) ne jouent pas vraiment en la faveur du script. Reste heureusement la candeur naturelle des comédiens, un Michel Blanc plutôt à l’aise dans le rôle du prof/papa (seule et unique figure paternelle du film) pas si « vieux con » que ça, ainsi que l’indispensable compil’ qui va bien à base de Dexy’s Midnight Runners, S-Express, Téléphone, Rita Mitsouko, etc. Alors si vous êtes venus pour vous remémorer votre prime jeunesse et votre insouciance d’antan où seules les futilités comptaient, Nos 18 ans vous laissera comme un goût de gros bonbon un peu trop calorique en bouche, et si vous n’avez pas encore l’âge des héros, vous risquez d'être déçu par le côté un peu sitcom francaise et trop lisse de certains passages/personnages. En résumé, Nos 18 ans ne parlera qu'à la midinette qui sommeille en vous. Soyez prévenus !