New Kids Turbo
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Au moment où le Brabant du Nord est frappé par la crise économique et le chômage, les New Kids (Rikkert, Barrie, Richard, Robbie et Gerrie) perdent leur boulot. Sans aucune source de revenus et ne pouvant plus bénéficier d’indemnités, ils décident tout simplement de prendre uniquement ce dont ils ont besoin et de ne jamais plus payer pour quoi que ce soit. Mais lorsqu’une équipe de télévision commence à les suivre comme le sujet récurrent de reportages spectaculaires, ils deviennent plus populaires qu’il n’est possible d’imaginer et d’autres commencent à suivre leur exemple. Des troubles sociaux et des émeutes se déclenchent amenant bientôt le gouvernement à prendre des mesures drastiques contre ces dangereux New Kids.
Il est des films qui sont si profondément idiots mais dont l'éloge du n'importe quoi touche tellement au sublime qu'ils défient toute tentative d'analyse critique. New Kids Turbo est de ceux là! C'est bien simple, à la vision de celui-ci on passe par divers stades de ressentis antagonistes: le dédain poli, suivi du rejet pur et simple... quand soudain, une forme d'accoutumance se crée et l'on se surprend à trouver un intérêt à ce joyeux bordel avant de finir dans la jubilation la plus totale (en cela, l'expérience de la vision du film en groupe est des plus efficaces!). Digne rejetons batave d'une certaine conception du cinéma prônée par Sacha Baron Cohen (période Ali G.) et des délires de Comedy Central, qui produit d'ailleurs cette œuvre déjà culte ainsi que la série dont elle est l'adaptation, le long-métrage de Steffen Haars & Flip Van der Kuil s'impose comme la seule alternative européenne aux comédies bien grasses que les Américains savent si bien commettre. Ici, comme dans South Park, l'humour est décérébré, rentre dedans et certains personnages n'hésitent pas à mourir dans d'atroces souffrances avant de réapparaitre Kenny Style, comme si de rien n'était et pour notre plus grand bonheur.
Mais bien heureusement, New Kids Turbo ne se limite pas à être la comédie la plus débilement jouissive produite ces dernières années sur le vieux continent. Il devient dans son ultime partie un furieux "rollercoaster", évoquant souvent le Hot fuzz d'Edgar Wright, son film jumeau dans le projet de tentative d'iconisation de héros "beaufs" en situation extrêmes, et il est assez surprenant de constater que les deux réalisateurs gèrent aussi bien le côté action "bigger than life" que les aspects comiques de leur film, tout comme on est également étonné qu'un certain discours social finisse par surnager de ce chaos. On pense à ce moment là à une autre réussite de la comédie anglaise de ces dernières années: We are four lions de Chris Morris, en toutefois beaucoup plus con...On n’en attendait pas tant! Mais tous ces points positifs ne peuvent pas faire oublier une maestria dans la bêtise que seule sa suite, New Kids Nitro, sortie en décembre aux Pays-Bas semble en mesure de dépasser. Etrange d'ailleurs que les organisateurs du festival de Gérardmer n'aient pas plutôt retenus pour leur Nuit Comédie d'horreur ce second opus dont le trailer nous dévoile la petite bande des New Kids au prise avec une armada de zombies.
Clément Gérardo
