Mr Holmes
États-Unis, 2015
De Bill Condon
Scénario : Jeffrey Hatcher
Avec : Ian McKellen
Photo : Tobias A. Schliessler
Musique : Carter Burwell
Durée : 1h44
Sortie : 04/05/2016
En 1947, Sherlock Holmes, depuis longtemps à la retraite, vit paisiblement dans le Sussex, avec sa gouvernante et son fils, un détective amateur. Mais la quiétude recherchée n'est que de façade... Une affaire vieille de 50 ans le hante encore et toujours. Malheureusement seuls quelques fragments sont encore vivaces : une altercation avec un époux en colère, un lien profond mais mystérieux avec son épouse fragile. Si son légendaire pouvoir de déduction n'est plus intact, et si Watson n'est plus là, Holmes va se lancer dans son ultime enquête, la plus compliquée de sa longue carrière...
NURSING HOLMES
On en aura mangé du Sherlock Holmes, ces dernières années. Heureusement, chaque nouveau passage à l'écran vient avec sa proposition : les blockbusters manouches de Guy Ritchie, la version contemporaine de Steven Moffat, son contrepoint américain avec une Watson femme... Et donc cette adaptation d'un roman de 2005 - A Slight Trick of the Mind de Mitch Cullin (Tideland)- par Bill Condon qui, après Ni dieux ni démons, renoue avec Ian McKellen pour s'intéresser une fois de plus à une icône vieillissante : jadis le réalisateur de Frankenstein, aujourd'hui, le célèbre détective. L'idée d'un héros caractérisé par la supériorité de son esprit, atteint de sénilité et menant une enquête à travers ses propres souvenirs, a quelque chose d'assez séduisant mais si dans un premier temps le récit en trois temporalités s'avère intrigant, l'investigation en elle-même déçoit en ne s'appuyant pas réellement sur des indices et de la déduction. Par ailleurs, si l'amitié naissante entre le vieillard vaguement antipathique et un enfant prometteur est plaisante, le rythme prend un peu trop ses aises et l'intrigue tire trop en longueur pour un mystère aussi simple en fin de compte. La salut tient toutefois dans ce propos sur le besoin d'autrui et d'humanité (notions que Holmes a trop souvent écartées au profit de la seule logique et redécouvre à cet âge où la solitude devient le pire des crimes), joliment incarné au travers de quelques scènes pour le moins touchantes.