Moi, moche et méchant
Despicable Me
États-Unis, 2010
De Pierre Coffin, Chris Renaud
Scénario : Ken Daurio, Cinco Paul
Avec : Julie Andrews, Russell Brand, Steve Carell
Musique : Heitor Pereira, Pharrell Williams
Durée : 1h35
Sortie : 06/10/2010
Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d’une pelouse en friche. Cette façade sinistre cache un secret : Gru, un méchant vilain, entouré d’une myriade de sous-fifres et armé jusqu’aux dents, qui, à l’insu du voisinage, complote le plus gros casse de tous les temps : voler la lune (Oui, la lune !)... Gru affectionne toutes sortes de sales joujoux. Il possède une multitude de véhicules de combat aérien et terrestre et un arsenal de rayons immobilisants et rétrécissants avec lesquels il anéantit tous ceux qui osent lui barrer la route... jusqu’au jour où il tombe nez à nez avec trois petites orphelines qui voient en lui quelqu’un de tout à fait différent : un papa.
LE LAID DE LA TENDRESSE HUMAINE
Contrairement à ce que laisse penser son titre français, Moi, moche et méchant n'est pas un biopic de Mathilde Seigner ou de Brice Hortefeux mais un dessin animé qui s'est imposé comme l'un des phénomènes de l'été aux Etats-Unis, créant la surprise en recueillant 230 millions de dollars (chiffre en cours) pour 69 de budget. L'originalité du point de départ est d'avoir, en personnage principal, non pas de sympathiques jouets ou des bestioles préhistoriques potaches, mais un bonhomme aussi vil que laid. Et on regrette assez vite que le mauvais esprit annoncé ne soit que de façade: Moi, moche et méchant reste assez lisse, calibré famille, sans le brin de folie qui animait le récent Horton, signé des mêmes scénaristes. Les personnages manquent de profondeur, qu'il s'agisse du trio de fillettes dont on devine tous les traits de caractère au premier regard, ou des Minions, décalque à peine voilé des Martiens de Toy Story, une source d'humour absurde mais malheureusement sous-exploitée. Ni vraiment drôle, ni réellement trépidant, Moi, moche et méchant se laisse pourtant voir, grâce à un tempo plutôt soigné et un visuel réussi, pimpant et coloré. On a vu, venant des Etats-Unis, d'autres productions animées se défaire du complexe Pixar, comme le fabuleux Coraline d'Henry Selick ou encore, cette année, Dragons de Dean DeBlois et Chris Sanders. Honnête sortie familiale, Moi, moche et méchant manque, elle, un peu d'inspiration pour prétendre à plus grand.