Micmacs à tire-larigot

Micmacs à tire-larigot
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Micmacs à tire-larigot
France, 2008
De Jean-Pierre Jeunet
Scénario : Jean-Pierre Jeunet, Guillaume Laurant
Avec : Dany Boon, André Dussolier, Julie Ferrier, Jean-Pierre Marielle, Dominique Pinon, Omar Sy
Photo : Tetsuo Nagata
Musique : Raphaël Beau
Durée : 1h44
Sortie : 28/10/2009
Note FilmDeCulte : **----
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot
  • Micmacs à tire-larigot

Au cœur du désert Marocain, à la fin des années 70, des démineurs français sont en plein travail. Soudain une explosion... Dans un pavillon de banlieue, le téléphone sonne. Bazil, neuf ans, voit sa mère sangloter, le combiné à la main... On retrouve Bazil adulte, dans un vidéo-club. Un échange de coups de feu dans la rue et Bazil reçoit une balle dans la tête... Il survit et devra vivre avec le projectile logé dans son crâne. voilà notre héros un peu déformé par une intense imagination et un grand pouvoir de fantaisie... Ayant perdu son travail, il se retrouve à la rue. Il est recueilli par une bande de truculents chiffonniers: Remington, homme noir qui ne parle qu'avec des expressions désuètes du genre "dès potron minet" ou "au diable vauvert"; Calculette, qui a le "don" de tout compter en un clin d'œil; Fracasse, qui veut absolument battre le record de l'homme canon; Placard, qui a survécu à la guillotine; la Môme caoutchouc, contorsionniste amoureuse de Bazil et Tambouille, qui les a tous adoptés, après avoir perdu ses jumelles dans le labyrinthe des glaces...

C'EST D'LA RECUP' !

Du dernier opus de Jean-Pierre Jeunet on ressort avec l'impression d'avoir vu l'ouvrage d'un jeune imitateur. Un amateur, dans tous les sens du terme, qui aurait voulu reproduire la magie des derniers films de l'auteur sans jamais y parvenir. Au vu des premières images, Micmacs à tire-larigot sentait déjà fort la redite, tant d'un point de vue formel que narratif. Malheureusement, bien qu'elle recycle la formule de ses prédécesseurs, l'œuvre ne réitère pas la réussite. En lieu et place des protagonistes décalés d'habitude pleins de charme, on trouve des personnages réduits à leurs archétypes, inexistants ou agaçants. L'intrigue aussi est mal fagotée et manque cruellement de vie, et les désormais inévitables vignettes améliepoulainiennes s'insèrent n'importe comment, "pour la forme". Le principal problème vient donc de ce scénario, pétri de bonnes intentions (l'amour du cinéma, l'envie de faire un film presque muet, le goût pour les expressions françaises ringardes) mais frisant l'amateurisme dans sa structure et son rythme. On ne notera rien dans l'écriture qui puisse consterner comme nombre de comédies françaises (par exemple Lucky Luke pour citer le dernier exemple en date) mais l'ensemble demeure, à notre grande surprise, incroyablement ennuyant. Où est passé l'art de la narration du Fabuleux destin d'Amélie Poulain et d'Un long dimanche de fiançailles ? Celui-là même qui parvenait à créer un univers à partir d'anecdotes et de saynètes ou qui apportait de la légèreté sans pour autant enlever le poids de la Grande Guerre ? La fluidité exemplaire des deux précédentes compositions du cinéaste a bel et bien disparu ici. Il en va de même pour la galerie de trognes qui habite le film. Là où l'on pouvait citer n'importe quel personnage de Jeunet comme son préféré (même ceux d'Alien Resurrection !), ici la caractérisation se vautre par trop dans la caricature et la direction d'acteur n'aide pas : Yolande Moreau et Omar Sy, tout en cris hystériques, sont insupportables, quant à André Dussollier et Nicolas Marié, on n'en parlera même pas. Seuls Dominique Pinon et Jean-Pierre Marielle (qui font du Pinon et du Marielle) s'en sortent. Cependant, la nature caricaturale des personnages ne saurait rivaliser avec celle du propos, dénonçant les marchands d'armes, d'une grossièreté tout bonnement adolescente (cf. la séquence édifiante qui vole son idée à La Totale de Claude Zidi). Esthétiquement, l'entreprise apparaît là aussi comme une pâle copie de ses deux derniers. De l'enchantement qui traverse la filmographie de Jean-Pierre Jeunet on ne retrouve pas grand chose, si ce n'est quelques répliques qui font mouche, deux ou trois gags qui marchent, et par moments un poil de poésie mais c'est bien trop rare et perdu dans un ensemble brouillon.

par Palpix

En savoir plus

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires