Maria, pleine de grace

Maria, pleine de grace
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Maria, pleine de grace
María, llena eres de gracia
Colombie, 2004
De Joshua Marston
Scénario : Joshua Marston
Avec : Guilied Lopez, Patricia Rae, Catalina Sandino Moreno, Orlando Tobon, John Álex Toro
Photo : Jim Denault
Musique : Leonardo Heiblum, Jacobo Lieberman
Durée : 1h41
Sortie : 08/12/2004
Note FilmDeCulte : *****-
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Maria, jeune et belle Colombienne de 17 ans et enceinte, veut quitter son pays car elle ne supporte plus d’être exploitée par son employeur et sa famille. Sa rencontre avec Franklin et surtout un mafieux local semble être le seul moyen de fuir, mais elle devra accepter d'être une "mule" pour le compte du trafiquant.

Maria Full of Graceenvoyé par MovieTrailerJunkie

COLOMBIAN GRAFFITI

Ours d’argent de la meilleure comédienne et meilleur premier film au festival de Berlin, grand prix du jury à Deauville, meilleur drame et prix du public à Sundance, les récompenses pleuvent de toutes parts pour le premier film de Joshua Marston et ce n’est que justice. Car cette histoire possède la force de ces films qui savent raconter un fait divers commun, auquel on est susceptible d’être confronté, mais possède surtout l’intelligence de ne pas se montrer voyeur. Car le parcours de Maria n’est pas une simple histoire mais une histoire simple, sur le combat d’une femme pour gagner son indépendance et sa caractérisation en tant qu’être humain à part entière, dans son monde dominé par l’homme et l’argent. Un film authentique et réaliste, raconté de l’intérieur par un metteur en scène concerné et suffisamment renseigné pour éviter les trop grosses facilités du cliché. À l’image métaphorique de la présentation de son histoire. Celle d’une jeune femme qui effeuille des bouquets de roses comme son entourage l’effeuille elle même. Ou encore celle de l’affiche du film, nous montrant cette fille que l’on appâte, mais qui montre aussi ce visage d’une femme en pleine prière. Cette prière qui, tournée vers les cieux, interroge sur un avenir incertain, fait uniquement de promesses malhonnêtes, que seule la volonté pourra contrer, en rendant Maria maîtresse de son propre destin.

AVE MARIA

Parallèle mis aussi en avant avec l’image de ces sachets de drogue, intrus dans son corps, tout comme l’enfant qu’elle porte, allant de paire avec les nausées et les incertitudes que cela peut entraîner. Mais tout comme pour sa grossesse, Maria n’est pas encore prête pour faire la "mule". Et, tout comme elle, le spectateur ne sait pas où cette histoire va le mener. Mais le récit, parfois proche de ces reportages scénarisés, nous entraîne volontiers aux côtés de la jeune fille, de son personnage en proie aux doutes, nous conduisant au seuil de cette nouvelle destinée et des rencontres dues au hasard de la vie. Un nouveau destin fait d’instinct de survie, de force, de courage et de détermination, afin d'offrir à son enfant cette vie qu’il mérite et ne pas lui faire subir ce qu’elle-même a vécu. De cette naissance viendra sa renaissance. Et il ne faut pas oublier, qu’en plus de son histoire, le film repose énormément sur ses interprètes. Si la plupart des seconds rôles restent peu fouillés et presque trop faciles, comme ce personnage de Don Fernando en sauveur providentiel de ces immigrées clandestines, louanges soient rendues à son interprète féminine principale. Avec ce charme méditerranéen qui est le sien, la divine Catalina Sandino Moreno qui, avec ce premier rôle, a osé défier Charlize Theron et son interprétation dans Monster au palmarès de Berlin, magnifie son personnage, en réussissant à le rendre aussi sincère et vivant que s’il s’agissait d’un rôle autobiographique.

par Christophe Chenallet

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