Maradona par Kusturica
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Argentine, 2008
De Emir Kusturica
Scénario : Emir Kusturica
Durée : 1h30
Sortie : 28/05/2008
La vie du célèbre footballeur devant la caméra d'Emir Kusturica. Sur Kustu.com, celui-ci déclare, comme note d'intention: "Le film montrera “les trois Maradona” que j’ai découverts au cours du tournage : le prof de football, le citoyen politiquement incorrect contre les politiques unilatérales des Etats-Unis et l’homme de famille. Ces trois Diego se trouveront dans la fin du film que je tournerai au Stade Aztèque, au Mexique, où Diego a marqué un de ses plus célèbres buts, lors du mondial 1986 contre la sélection anglaise".
Santa Maradona
De l'impossibilité de filmer Dieu. Grand fan de football devant l'Eternel, Emir Kusturica a traqué pendant trois longues années, entre deux tournages, le génial footballeur argentin Diego Maradona. Le résultat, enfin sur les écrans, est à l'image de la personnalité des deux artistes, l'un du cinéma, l'autre du ballon rond, souvent imprévisible, parfois déroutant. Le cinéaste serbe se met autant en scène que le footballeur émérite mais, au contraire d'un Tyson de James Toback, réalise un vrai film de cinéma avec ce qu'il faut de morgue, d'égo et de sincérité. Les aveux d'impuissance devant la décadence du vainqueur de la Coupe du Monde 1986 sont aussi poignants que le retour en grâce aussi bien physique que politique de l'ancien joueur de Naples. Le meilleur du film réside dans les scènes volées à un Maradona au bord de la rupture, quand ce dernier chante l'hymne à sa gloire dans un karaoké lugubre de Buenos Aires ou quand il exécute une triste pirouette dans sa piscine. Lui aussi très fatigué à l'écran, Emir Kusturica met également en scène le souffle de la contestation sud-américaine contre les Etats-Unis, en écho au discours anti-Bush très prononcé de l'ami Diego. Souvent, pourtant, on a l'impression que le sujet lui échappe au sens propre comme au sens figuré, que le dribbleur Maradona sur le terrain, est toujours aussi à l'aise dans les feintes et les mouvements de corps. Inégal et boursouflé - immonde séquence animée, vain mais parfois brillant, Maradona par Kusturica se termine ar un match nul entre les deux hommes. Un résultat partagé donc, mais avec des buts et beaucoup d'occasions de se réjouir.
