Carte des sons de Tokyo
Map of the Sounds of Tokyo
Espagne, 2009
De Isabel Coixet
Scénario : Isabel Coixet
Avec : Rinko Kikuchi, Sergi Lopez
Durée : 1h44
Sortie : 26/01/2011
Ryu est une fille solitaire dont l'air fragile contraste avec la double vie qu'elle mène: la nuit elle travaille dans la Halle à Marée de Tokyo et occasionnellement elle est recrutée comme tueuse à gages. Mr Nagara est un entrepreneur puissant, affligé par la mort de sa fille Midori qui s'est suicidée. Il en rend responsable David, un homme d'origine espagnole qui tient un commerce de vins à Tokyo. Ishida, un employé de Mr Nagara qui aimait Midori en silence, engage Ryu pour tuer David... Un ingénieur du son, obsédé par les bruits de la ville japonaise et fasciné par Ryu, est le témoin muet de cette histoire d'amour qui s'infiltre dans les ombres de l'âme humaine là où seul le silence est éloquent.
VOYAGE POUR VOS SENS
Accueilli très fraichement lors de sa présentation en compétition du Festival de Cannes 2009, Map of the Sounds of Tokyo ne méritait peut-être pas une telle punition, même si le film, tout petit, peine à dépasser le stade de l'anecdote. Une carte des sons de Tokyo: voilà le beau voyage proposé alors que les néons de bars et de love hotels illuminent les rues. Isabel Coixet, quelques années après le poignant Ma vie sans moi, confirme qu'elle sait filmer, installant une atmosphère assez charmante grâce, notamment, à la photo léchée du Français Jean-Claude Larrieu. Rinko Kikuchi, la révélation de Babel, compose un personnage duplice assez intrigant, mi-poissonnière mi-tueuse à gages, même si son background psychologique apparaît un peu flou. Bercé par ses petits emprunts à Haruki Murakami (la voix-off amoureuse), Map of the Sounds of Tokyo échoue lorsqu'à l'écran le couple se forme. Mal assortis, on voyait déjà Kikuchi et Sergi Lopez nous rejouer Lost in Translation, Scarlett Johansson et Bill Murray réincarnés. Mais, outre les scènes d'amour assez laides, le duo ne marche pas, en grande partie à cause de Lopez, qui semble plus concerné par sa difficulté à prononcer ses répliques en anglais (une torture) qu'à jouer un personnage. Désincarné, à côté de la plaque, l'acteur espagnol livre une bien piètre prestation et entraine le film dans sa chute. Le voyage est coquet mais le sentiment mitigé.