Machete Maidens Unleashed !

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Machete Maidens Unleashed !
Australie, 2010
De Mark Hartley
Scénario : Mark Hartley
Photo : Karl von Moller
Musique : Jamie Blanks
Durée : 1h24

Note FilmDeCulte :

Des femmes plantureuses, des monstres mutants et des agents secrets nains… On trouvait tout cela dans les films de genre philippins des années 70 et 80. Envahissant les drive-ins du monde entier, les Philippines sont devenus un eldorado pour les réalisateurs de films dits « d'exploitation », alliant une main d'œuvre bon marché, un cadre exotique et une règlementation inexistante en matière de santé et de sécurité. Ce documentaire retrace l'histoire d'un genre sans scrupules, sans scénarios, sans frontières et - plus souvent que jamais - sans vêtements…

MAXI-MONSTROS VS BIG MAMAS

Des bonnes sœurs avec des flingues! Des farandoles de gros nichons! Des nains volants ! Pam Grier qui fait du kung-fu ! Un dragon en carton ! Tout cela se trouve bel et bien dans Machete Maidens Unleashed, documentaire plus sérieux qu'il n'y parait sur tous les nanars américains tournés aux Philippines dans les années 70. Le film fonctionne en bonne partie comme un best-of de scènes débiloïdes à base de big mamas et maxi-monstros, témoins d'un catalogue (volontairement ?) oublié de l'histoire sérieuse du cinéma, mais souffre un peu du coté restreint de son sujet (en gros, ça ne concerne pas des milliards de films). Là où il devient le plus intéressant, c'est lorsqu'il abandonne son folklore kitsch pour laisser place à des approches sociologiques et politiques de son sujet, grâce à des intervenants directement issus de cet âge d’or, aux analyses souvent passionnantes. Par exemple lorsque les actrices de l'époque, mi-navrées mi-amusées, reviennent sur cette parenthèse enchantée, mine de rien assez en avance sur son temps, où des femmes noires pouvaient tenir le rôle principal d'un film, où les filles pouvaient être à la fois dénudées et dominatrices, potiches et féministes. Encore plus fort, le film aborde également les liens économiques flous entre l'industrie cinématographique américaine et la dictature de Marcos, ainsi que l'exploitation à peu de frais des travailleurs philippins (qui étaient régulièrement engagés comme cascadeurs sans qu’aucune règle de sécurité ne soit respectée). Une face cachée à l’amertume inattendue, symbolisée par la cinémathèque philippine voulue par Imelda Marcos, et dont l’effondrement a couté la vie à de nombreux ouvriers. Ces pistes là auraient gagné à être encore plus exploitées, mais Machete Maidens Unleashed reste une bonne surprise, moins superficielle qu'il n'y parait.