Gus Van Sant a de nombreuses fois abordé les thèmes de la solitude et de l'exclusion, sous diverses formes, et il récidive encore une fois avec un portrait qui se veut une vraie tranche d'histoire. Biopic non pas d'une vie mais d'une période, le film fonctionne en flash-back et son histoire nous est contée par Harvey Milk lui-même. Plus épris de justice sociale que de pouvoir, il aura le talent de combiner ses atouts et surtout de rallier des dizaines de milliers de gens à sa cause. Dépourvu ni de défauts ni de faiblesses, il sublime ceux-ci en une force politique à la patience mise à mal année après année, jusqu'au succès tant attendu, tant mérité. Son créneau : le droit à la liberté. Menacé de mort dès le début de sa vie publique, il se servira de sa propre insécurité, de celle des gays et même des autres minorités, pour répandre son message de tolérance et chercher à faire avancer l'Amérique. Un film très fort – qui est aussi une magnifique histoire d'amour - qui sonne comme un écho douloureux un mois après l'approbation de la proposition 8 en Californie, trente ans après l'assassinat de Milk. Harvey Milk devrait sans surprise récolter quelques nominations aux prochains Oscars mais vu la sensibilité du sujet, il pourrait ne pas repartir avec d'autres statuettes que celles de meilleur acteur (Sean Penn) et meilleurs seconds rôles (James Franco et Josh Brolin).
États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...