Festival de Gérardmer: Lovemilla

Festival de Gérardmer: Lovemilla
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Lovemilla
Finlande, 2016
De Teemu Nikki
Durée : 1h35
Note FilmDeCulte : ****--
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Aimo et Milla vivent ensemble chez les parents de Milla devenus des alcoolo-zombies, et ils mettent de l’argent de côté afin de louer leur propre appartement. Manquant de confiance en lui, Aimo veut s’offrir des muscles de rêve et dilapide leurs économies. Les séances de bodybuilding n’étant pas suffisamment efficaces, il décide de se transformer en un puissant robot. Ce que Milla n’apprécie guère...

TRULY OUTRAGEOUS

Lovemilla est à la base le nom d'une série télé finlandaise créée par et pour un public adolescent, offrant un point de vue réaliste sur les problèmes quotidiens d'une bande de jeunes qui glandent tous dans le même café. Parti pris original : le pitch de Lovemilla le film, n'a presque plus rien à voir. Le réalisme est joyeusement jeté par la fenêtre de cet espèce de coffre à jouets rempli à ras-bord d'idées formidablement maboules : des chats-zombies, des fées chantantes, un panda sorti tout droit d'un fantasme de furries, des coupes de cheveux et des vêtements fluos en forme d'hommage anachronique aux clips d'Aqua, etc. Il y a de quoi écarter les pupilles dans à peu près chaque scène dans cet ensemble qui sent bon le brainstorming alcoolisé... au point de déborder, et d'affaiblir sérieusement le rythme général.Il ne manque qu'une chose au patchwork : du dynamisme.

Mais derrière ses allures de cosplay amateur, Lovemilla cache pourtant une réelle générosité (on peut même dire de la bienveillance - ce petit monde a beau ressembler à un freak show des années 90, le film ne se moque jamais de ses personnages) et surtout une vraie histoire, dotée d'une morale plus fine que prévue. Comme dans beaucoup de films fantastiques, le jeune héros rêve ici de devenir « un vrai mec » pour plaire à celle qu'il aime. Mais cela passe ici par l'absurdité d'un exosquelette robotique de mécha dégénéré. Les vrais mecs n'ont pas besoin de muscles : ici, ce sont en réalité des gaillards joufflus aux crêtes turquoises, gentils comme du pain de mie dans leurs t-shirts XXL. Une vision rafraîchissante de la virilité qui confère au film une dimension queer qui le rapproche d'une autre découverte scandinave récente, le très fun Dyke Hard.

par Gregory Coutaut

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