Looking for Eric
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Royaume-Uni, 2009
De Ken Loach
Scénario : Paul Laverty
Avec : Stephanie Bishop, Eric Cantona, Steve Evets, John Henshaw, Gerard Kearns
Photo : Barry Ackroyd
Musique : George Fenton
Durée : 1h59
Sortie : 27/05/2009
Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n'y fait... Un soir, Eric s'adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l'observer d'un oeil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Eric en est persuadé, le King Cantona peut l'aider à reprendre sa vie en mains...
Match nul
"La Palme du coeur", peut-on lire dans certains journaux... C'est dire à quel point Looking for Eric fait dans le consensuel mou, le cinématographiquement correct, le gentil objet culturel aussi vite vu aussi vite digéré. Bien sûr, Ken Loach, que l'on a connu beaucoup plus tranchant par le passé, ne manque pas d'habileté derrière la caméra. Comme toujours, ses acteurs sont épatants de naturel, comme toujours les répliques fusent comme le ballon sur la pelouse détrempée d'Old Trafford. Mais il y a quelque chose qui dérange dans Looking for Eric, un côté film de producteur - ici Vincent Maraval, de Wild Bunch, qui refait le coup de Maradona par Kusturica avec la valeur ajoutée d'un footballeur à un auteur -. Eric Cantona prône le sens collectif, mis en image dans le film, mais est réduit à un gimmick iconique assez peu imaginatif. L'homme veut oublier qu'il a été la star de Manchester United, parait-il, au point de claquer la porte d'une émission de télévision. Dans Looking for Eric, il n'est pourtant réduit qu'à ça, qu'à une ex-star des nineties aux apparitions fantomatiques. Steve Evets en postier renfrogné qui reprend goût à la vie et à la Guiness lui vole même la vedette, c'est dire, même si le final au parfum de Dans la peau de John Malkovich réhabilite in-extremis la grande gueule du football français.
