Les Runaways
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Runaways (The)
États-Unis, 2009
De Floria Sigismondi
Scénario : Floria Sigismondi
Avec : Dakota Fanning, Michael Shannon, Kristen Stewart
Photo : Benoît Debie
Durée : 1h46
Sortie : 15/09/2010
Los Angeles, 1975. Joan Jett et Cherie Currie, deux adolescentes rebelles, se rencontrent et deviennent les figures emblématiques de ce qui se révélera être le plus célèbre des groupes de glam rock féminin, les Runaways.
QUEENS OF NOISE
Ceux qui connaissent le travail de clippeuse de la Canadienne Floria Sigismondi, qui a œuvré pour David Bowie, Björk, Marilyn Manson ou encore Sigur Ros, ne pouvaient être qu'intrigués par son premier effort au cinéma, qui plus est sur un film musical. Dégonflons une attente qui ne peut que nuire à ces Runaways: la première mise en scène de Sigismondi est peut-être moins folle, moins surréaliste que celle espérée. Mais la réalisatrice, épaulée par l'indispensable Benoit Debie à la photo, y met assez de classe et de dynamisme pour rendre ce premier essai prometteur. Le rise and fall d'une comète glam-rock (lesdites Runaways n'ont duré que quelques années) suit des rails là encore assez classiques, mais Sigismondi, également scénariste, parvient à capter un état d'esprit, une rébellion de petite fille qui entre en dissidence en se faisant la tête de Ziggy Stardust, baroud qui peu à peu prend forme comme on compose une chanson, une cocotte minute prête à exploser, un cri rock et sexué à l'ombre d'un Hollywood Sign en mauvais état. Mais ces Runaways présentent aussi d'autres atouts.
Popularisée grâce à la saga vampiro-mormone Twilight, Kristen Stewart tranchait déjà avec les pimpantes poupées hollywoodiennes en faisant la gueule et arborant des cernes d'insomniaque. La jeune comédienne s'avère très convaincante dans la peau de Joan Jett, qu'il s'agisse de sa morgue affichée comme de sa gestuelle rock, et tient le coup face au plus chevronné Michael Shannon, au rôle attendu mais très ludique de manager fêlé. Dakota Fanning, qui incarne Cherie Currie, est, elle, une totale erreur de casting, et il est assez fascinant de voir la transformation de son jeu: les minauderies de sa carrière enfantine en forme de caricature de Faye Dunaway laissent place à un non-jeu ectoplasmique, où la Cherry Bomb originelle à l'air d'avoir 8 ans et présente autant d'expressions faciales que Beyonce dans le clip Telephone. Cette réserve mise à part, Les Runaways, qui marche aussi bien comme un enthousiasmant biopic musical qu'un portrait d'une adolescence à vif, remporte son pari.
