Les Filles du Docteur March

Les Filles du Docteur March
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Les Filles du Docteur March
Little Women
États-Unis, 2019
De Greta Gerwig
Scénario : Greta Gerwig
Avec : Florence Pugh, Saoirse Ronan, Emma Watson
Photo : Yorick Le Saux
Musique : Alexandre Desplat
Durée : 2h14
Sortie : 01/01/2020
Note FilmDeCulte : *****-
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Une nouvelle adaptation des "Quatre filles du Docteur March" qui s’inspire à la fois du grand classique de la littérature et des écrits de Louisa May Alcott. Relecture personnelle du livre, Les filles du Docteur March est un film à la fois atemporel et actuel où Jo March, alter ego fictif de l’auteur, repense à sa vie.

I'M NOT A GIRL, NOT YET A WOMAN

Dès le premier plan, cette nouvelle adaptation d'un livre déjà plusieurs fois porté à l'écran surprend. Immédiatement, on ressent un film empreint d'une réelle personnalité, instantanément plus ostentatoire - parfois trop (les ralentis) - que pour le précédent film de Greta Gerwig (Lady Bird). La texture de la pellicule happe le public dans l'époque mais l'esthétique ne fait jamais dans la naphtaline. D'emblée, la caméra véloce enivre, que ce soit dans les travellings latéraux qui épousent la course de l'héroïne, introduite in media res, ou bien dans ces (presque) plans-séquences qui tournent autour des quatre filles chez elles, capturant à merveille la vie qui s'en dégage. La direction d'actrices, ayant vraisemblablement mené les comédiennes, toutes remarquables, Saoirse Ronan et Florence Pugh en tête, à toutes parler très vite et à marcher sans cesse sur les répliques des autres, confère à ces scènes une vivacité véritablement contagieuse. Tout comme Laurie, on voudrait m'incruster dans cette sororité.

Tout aussi entraînante est la savante adaptation du texte par Gerwig elle-même qui casse le classicisme du récit en alternant passé et présent sans que cela passe pour du cache-misère. Au contraire, cela lui permet de recentrer le propos en donnant la part belle aux personnages d'Amy et, évidemment, Jo, les deux aspirantes artistes de la famille soit les deux pour qui un mariage représente le plus un compromis. Ce refus de la linéarité, couplé à cette volonté d'être énergique à tout prix, font que le film va parfois trop vite en besogne sur certains aspects de la progression de la protagoniste - la solitude clamée par Jo n'est jamais vue ni même ressentie - mais c'est un sacrifice qui ne coûte en rien au film son émotion. La nouvelle structure joue même sur les connaissances de l'histoire par le spectateur, notamment en ce qui concerne le personnage de Beth, la cadette. Néanmoins, comme en témoigne cette fin méta iconoclaste et donc ambiguë, Les Filles du Docteur March de Gerwig délaisse la tragédie vue et revue, lui préférant la colère et la vitalité. Et la modernité.

par Robert Hospyan

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