Etreintes brisées
Los Abrazos Rotos
Espagne, 2009
De Pedro Almodovar
Scénario : Pedro Almodovar
Avec : Penélope Cruz, Blanca Portillo, Rossy de Palma
Photo : Rodrigo Prieto
Musique : Alberto Iglesias
Durée : 2h09
Sortie : 20/05/2009
Dans l'obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n'a pas seulement perdu la vue mais où est morte Lena, la femme de sa vie. Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu'il dirige. Après l'accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus diriger de films, il préfère survivre avec l'idée que Mateo Blanco est mort avec Lena, la femme qu'il aimait, dans l'accident.
L'homme qui aimait les femmes
Après la récréation Volver, Pedro Almodovar revient aux affaires avec un film cérébral et fétichiste sur ces deux passions dans la vie, les femmes et le cinéma. Le maître madrilène parle beaucoup de lui au travers du personnage de Mateo Blanco, de cet incroyable désir de filmer et de ses doutes quant à la postérité de son oeuvre. Etreintes brisées ressemble ainsi beaucoup à La Mauvaise éducation, par sa narration alambiquée et ses nombreuses références au film noir. Le film se déploie ainsi en deux axes forts: la passion passée du cinéaste avec Lena, plus à l'aise dans le rôle de sa vie que sur un plateau de cinéma, magnifiée par quelques scènes sublimes - la rupture, la mort simulée d'Ernesto - et sa relation filiale avec un jeune DJ, fils de sa confidente et amie. Si Etreintes brisées n'a pas la force émotionnelle de son chef d'oeuvre, Tout sur ma mère, ou la sophistication esthétique de Parle avec elle, cela reste du très grand cinéma à l'image de cette sublime excursion à Lanzarote.