Les Croods

Les Croods
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Croods (Les)
Croods (The)
États-Unis, 2013
De Kirk DeMicco, Chris Sanders
Scénario : Kirk DeMicco, Chris Sanders
Avec : Nicolas Cage, Ryan Reynolds, Emma Stone
Musique : Alan Silvestri
Durée : 1h38
Sortie : 10/04/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Lorsque la caverne où ils vivent depuis toujours est détruite et leur univers familier réduit en miettes, les Croods se retrouvent obligés d’entreprendre leur premier grand voyage en famille. Entre conflits générationnels et bouleversements sismiques, ils vont découvrir un nouveau monde fascinant, rempli de créatures fantastiques, et un futur au-delà de tout ce qu’ils avaient imaginé. Les Croods prennent rapidement conscience que s’ils n’évoluent pas… ils appartiendront à l’Histoire.

L'ÂGE DE PIERRE

A l'heure où Pixar semble en panne d'inspiration, ayant recours à des suites, des préquelles et des films originaux très conventionnels, Dreamworks semble définitivement sorti de sa préhistoire. Au premier abord, Les Croods peut ressembler à une sorte de L'Âge de glace bis mais il suffit de quelques minutes pour constater qu'il s'agit d'une nouvelle réussite pour le studio qui a longtemps été considéré comme une simple usine à comédies plus ou moins puériles. Dès le départ, on est pris par la réalisation au dynamisme qui rend fou sans jamais paraître gratuit et qui transforme la moindre scène de course en séquence épique (cf. le petit déjeuner). Une fois de plus, la 3D est judicieusement exploitée, Dreamworks s'avérant décidément plus habile dans ce département que Pixar, chez qui la 3D ne sert vraiment à rien. Le film enchaîne alors sur des moments où la mise en scène troque l'énergie pure pour la beauté, témoignant clairement de la présence derrière la caméra de l'auteur du bijou Dragons (la volonté de "toucher" le soleil ou bien évidemment ce gros plan de la main qui s'éloigne du rocher, faisant écho au plan de la main qui s'approche du dragon).

On retrouve ici la même formule, dans les thèmes (la relation du père - retranché dans ses idées préconçues, nées de la peur - avec l'enfant, la présence d'un personnage inventeur), le look des bestioles (l'espèce de lynx géant au début a la même gueule que Toothless dans Dragons), la structure (l'introduction et la conclusion qui se répondent avec la voix off), la mise en scène (le dernier plan identique), etc. La seule faiblesse réside dans le scénario, road movie efficace mais linéaire sur lequel Sanders (qui a totalement réécrit le film, initialement un projet en stop-motion d'Aardman écrit par John Cleese et le réalisateur des Chimpanzés de l'espace) développe sa thématique et ses personnages principaux (le père, la fille, Guy), tous attachants. Toutefois, l'univers est vraiment plaisant, présentant une préhistoire fantasmée et sa faune imaginaire où chaque créature témoigne de créativité. Un monde qui donne naissance également à une avalanche de gags débiles qui font mouche et ne nuisent en rien à l'aspect que l'on n'attendait pas du tout dans ce film : l'émotion. Il y a notamment un virage dans le dernier acte que l'on aurait aimé voir assumé jusqu'au bout, ce qui aurait été plus couillu (en l'état, ça fait un peu "on veut le beurre et l'argent du beurre"). Au demeurant, le dénouement fonctionne quand même parce qu'il reste impeccablement exécuté, avec humour, et se révèle touchant. Avec un rythme parfait et malgré quelques blagues un peu faciles ou prévisibles, Les Croods sait être beau, dans le fond comme dans la forme.

par Robert Hospyan

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