Les Combattants
France, 2014
Avec : Kévin Azaïs, Adèle Haenel
Durée : 1h40
Sortie : 20/08/2014
Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d'Arnaud s’annonce tranquille… Tranquille jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire. Il se laisse porter, se marre souvent. Elle se bat, court, nage, s’affûte. Jusqu'où la suivre alors qu'elle ne lui a rien demandé ? C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.
AU GARDE A VOUS
Depuis sa prise de fonction en 2011, le délégué général de la Quinzaine des réalisateurs Edouard Waintrop parvient toujours à dénicher le succès français inattendu de l'année.Après Camille redouble et Les Garçons et Guillaume, à table, place aux Combattants de Thomas Cailley, premier film auquel on prédit de nombreuses entrées.
Le titre renvoie autant à ses personnages seuls contre tous qu'à sa production "guérilla" avec, de l'aveu de son jeune cinéaste, une aide inespérée sur le plan logistique de l'armée française qui avait sans doute survolé le scénario. L'habilité de ce dernier tient au mélange des genres. Le film commence comme la chronique tendre de l'été d'un jeune garçon avant de se muer en comédie romantique puis en survival et enfin en film-catastrophe, le tout avec une vrai fraîcheur de ton et un sens de la situation décalée - le stage d'entraînement des futurs militaires est un petit bijou d'écriture. Dès la première scène de lutte, Thomas Cailley renverse les codes: la femme (Adèle Haenel, parfaite et diablement sexy en treillis) aura physiquement le dessus sur l'homme (Kevin Azaïs), même si celui-ci est prêt à mordre pour s'en sortir.
Jamais ostentatoire - plutôt un gage de qualité pour un premier long métrage -, la mise en scène s'efface devant la candeur des personnages et le plaisir évident des acteurs à les interpréter. Bien sûr tout n'est pas "parfait", la fin tient plus pour son concept que pour son efficacité, conclusion logique et donc forcée de ce qui a été mis en place depuis la première scène. Mais il est si rare de découvrir un vrai bon premier film français, à la fois populaire et sensible, que l'on accompagnera avec plaisir sa réussite future dans les salles obscures.