Les Anarchistes
France, 2015
De Elie Wajeman
Scénario : Gaëlle Macé, Elie Wajeman
Avec : Adèle Exarchopoulos, Tahar Rahim
Durée : 1h35
Sortie : 11/11/2015
Paris 1899. Le brigadier Jean Albertini, pauvre et orphelin, est choisi pour infiltrer un groupe d’anarchistes. Pour lui, c’est l’occasion de monter en grade. Mais, obligé de composer sans relâche, Jean est de plus en plus divisé. D’un côté, il livre les rapports de police à Gaspard, son supérieur, de l’autre, il développe pour le groupe des sentiments de plus en plus profonds.
LES ENFANTS DU DESORDRE
Second long métrage d'Elie Wajeman qui avait déjà fait un tour à Cannes avec Aliyah, Les Anarchistes est dévoilé en ouverture de la Semaine de la Critique. Le film raconte, au basculement du XIXe au XXe siècle, l'infiltration d'un brigadier parmi un groupe d'anarchistes. "Quelque chose d'heureux est obligatoire", s'exclame le personnage incarné par Adèle Exarchopoulos. On s'exclame beaucoup dans Les Anarchistes, on parle, on parle, et probablement trop. Aphorismes et citations, discussion dans des salons, des bars et des couloirs, Les Anarchistes fait malheureusement partie de ces films qu'on peut suivre pratiquement les yeux fermés, tandis les bavardages dépassent tout le cinéma à l'écran. Le bleu baveux empaille ces Anarchistes, ces échanges en gros plans répétés le privent d'ampleur. Quand l'orgueil se mêle t-il à un idéal politique ? Que faire de ces situations romanesques, du générique de début montrant des photos d'anarchistes arrêtés par la police jusqu'au beau dénouement ? Les Anarchistes survole cela, aplati par l'écriture des personnages souvent réduits à des archétypes/stéréotypes (le violent à vif, le gentil brave, la fille...). Autour d'un solide Tahar Rahim, quelques seconds rôles se détachent: Karim Leklou ou Sarah le Picard en particulier. Ils font ce qu'ils peuvent avec des personnages souvent plus occupés à réciter les notes d'intention de leurs rôles - pas ce que le cinéma peut avoir de plus excitant.