Festival de Gérardmer: Les Âmes silencieuses
Inspirée de faits réels, l’histoire d’un professeur qui utilise des méthodes peu conventionnelles en se servant de ses meilleurs élèves pour tenter une expérience des plus risquées sur une jeune patiente dérangée.
MONTE LE SON
La Hammer : ses cycles de vampires, ses films de Terence Fisher, ses icônes horrifiques (de la sensuelle Ingrid Pitt à Christopher Lee et ses yeux injectés de sang)... L'histoire de la Hammer est aussi une histoire du cinéma d'horreur, et son (relatif) revival récent pourrait faire plaisir. Mais entre le fantastique au SMIC d'une Dame en noir et un turbo-navet tel que Wake Wood, on n'est plus si sûr que la résurrection du studio soit une excellente nouvelle. Ces piteuses Âmes silencieuses fournissent en tout cas marteau et clous à planter dans le cercueil. Adapté de "faits réels", Les Âmes silencieuses raconte, sous une patine 70's (on passe sur le fait qu'il est bien beau de se réclamer de l'horreur 70's pour utiliser des effets numériques dégueulasses), l'étude du cas d'une jeune femme possédée par une force surnaturelle. Un point de départ interchangeable qui en vaut bien un autre, encore faudrait il un minimum de savoir-faire.
Trois scénaristes se sont semble t-il arrachés les cheveux sur Les Âmes silencieuses, adaptant eux-mêmes le travail... d'un premier scénariste. John Pogue, réalisateur, s'est distingué avec le joyeusement débiloïde En Quarantaine 2 et ses zombies (plus ou moins) dans l'avion. L'addition de ces talents fait un gros splatch : pas une séquence où la tension nait autrement que par les effets sonores, beuglements de l'héroïne ou cornes de brume diverses pour truffer le film de jump scares. Pas une idée d'écriture (vous en voulez, des rebondissements où la clef du mystère se trouvait en fait simplement dans les bouquins de la bibli du coin ?), pas une idée de mise en scène (à part celle, artificielle, du faux doc utilisé comme une béquille) et un défilé d'improbables personnages en mousse. Mais on fait du bruit, on se tape, les meubles volent, cela suffit peut-être pour donner l'illusion qu'il "se passe quelque chose". Il ne se passe rien : après une scène terrible où surgit le surnaturel, la petite équipe de chercheurs ricane gentiment dans sa barbe comme si un diable venait de sortir d'une boite à rires. Mais le sinistre résultat n'est pas très drôle.