Le Promeneur d'oiseau

Le Promeneur d'oiseau
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Promeneur d'oiseau (Le)
France, 2014
De Philippe Muyl
Durée : 1h40
Sortie : 07/05/2014
Note FilmDeCulte : **----
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Afin de tenir la promesse faite à sa femme, Zhigen décide de retourner dans son village natal pour y libérer son oiseau, unique compagnon de ses vieilles années. Il prévoyait de faire ce périple en solitaire, mais on lui confie Renxing, sa petite-fille, jeune citadine gâtée, contrainte de partir avec lui. Au cours de ce voyage aux confins de la Chine traditionnelle, dans une nature magnifique, ces deux êtres que tout sépare vont se dévoiler l’un à l’autre, partager des souvenirs et des aventures. La petite fille va découvrir de nouvelles valeurs, et particulièrement celles du cœur.

LE GOUT DES CHOSES SIMPLES

Réalisé il y a douze ans, Le Papillon de Philippe Muyl fut un succès retentissant et inattendu en Chine. Le réalisateur français se retrouve donc aujourd’hui à la tête d’un projet de commande, un quasi-remake transposé dans la campagne chinoise. Un oiseau en cage a remplacé les papillons, mais la recette universelle à base de belles images et bons sentiments reste inchangée. De fait, il n’y a rien dans Le Promeneur d’oiseau qui ne dévie vraiment du programme attendu : conflit des générations qui finiront par se réconcilier, remise en question du mode de vie citadin par rapport aux valeurs des anciens, découverte d’une campagne à la nature et aux habitants généreux, etc... Ceux qui aiment les films confortables, feel good movies à voir en famille comme on enfilerait une paire de chaussons devant la cheminée, tomberont sans doute sous le charme de la promenade de ce grand-père et de cette fillette. Ceux qui attendent quelque chose de supplémentaire de la part du cinéma seront quant à eux probablement laissés à l’entrée du sentier de promenade vu et revu.

Le Promeneur d’oiseau ne cherche ni à prendre de risque, ni à surprendre. Après tout pourquoi pas ? Mais le classicisme exige rien de moins que l’excellence dans le traitement des personnages et de situations. Or il n’y a rien ici qui ne dépasse le stade du cliché. Il y a une facilité trop proche de la superficialité dans de nombreux passages du scénario, telle la métaphore lourdement insistante de l’oiseau qui, comme les enfants ou les souvenirs, doivent être libres de s’envoler, ou comme cette fillette capricieuse qui se met soudain à parler avec la sagesse d’un bonze sans justification. Même tendance dans la mise en scène, car si les belles images de sont pas l’ennemie des bons films, elles restent ici trop creuses. La nature ou les vieux villages ne sont exploités que pour leur valeur esthétique. La campagne chinoise est ici un décor idyllique, débarrassée de tout problème de pauvreté, de pollution, de toute nuance qui viendrait les rendre authentiques. Comment croire à cette histoire quand tout est lissé et verni au point de ne plus ressembler à rien de réel ? Aussi charmant qu'il paraisse, ce Shangri-la sonne vide et semble tout droit sorti d’une publicité pour Herta ou une compagnie aérienne chinoise.

par Gregory Coutaut

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