Le Bal des actrices
France, 2008
De Maïwenn Le Besco
Scénario : Maïwenn Le Besco
Avec : Jeanne Balibar, Romane Bohringer, Julie Depardieu, Marina Foïs, Maïwenn Le Besco, Charlotte Rampling, Joey Starr, Karin Viard
Photo : Pierre Aïm, Claire Mathon
Durée : 1h42
Sortie : 28/01/2009
Une réalisatrice veut faire un documentaire sur les actrices, toutes les actrices : les populaires, les inconnues, les intellos, les comiques, les oubliées... Filmant tout, tout, tout, avec ou sans leur accord, la réalisatrice va se prendre au jeu et se laisser dévorer par ces femmes aussi fragiles que manipulatrices...
L'AMOUR DE L'ACTRICE LE BESCO
On avait découvert Maïwenn Le Besco version réalisatrice avec son caméra au poing Pardonnez-moi, grand bazar foutraque et imparfait mais qui distribuait une énergie cathartique plutôt stimulante. Son second long métrage en est une sorte de prolongement, dans une teinte largement plus comique, ôde amoureuse, vacharde et à nu dans ce bal des actrices de tout poil, tourné façon faux doc où Karin Viard s'appelle pourtant bien Karine Viard et où le mari d'Estelle Lefébure est celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Dans ce petit jeu de miroirs déformants, l'intérêt vient souvent du bel objet reflété: si le pari marche totalement pour Jeanne Balibar (en actrice fatiguée de ses nippes d'intello qui rêve de mitraillettes et de scènes d'action sur fond bleu) ou pour Marina Foïs (géniale en peste aigrie et botoxée), il marche évidemment moins pour Mélanie Doutey au segment aussi fadasse que son actrice. Et si, dans le lot, certaines sont un peu sacrifiées (Linh Dan Pham, un peu expédiée, Charlotte Rampling, superbe mais sous-exploitée), le film, formellement aussi brut que Pardonnez-moi, offre une liberté qui se voit à ses comédiennes joueuses. L'exercice de mise en abyme atteint parfois ses limites (la fin, plutôt ratée), les séquences musicales sont à deux doigts de vaciller, mais l'ensemble est ludique et léger, Maïwenn livrant, après sa précédente amende honorable, un autre essai unique en son genre, où la révélation surprise n'est pas la plus féminine: un Joey Starr nickel en papa hip-hop à gouaille.