L'année cinéma 2012 de Christophe Chenallet

L'année cinéma 2012 de Christophe Chenallet

2012, l'année de la fin du monde selon les Mayas (et Roland Emmerich). Si on croit en la prophétie (même si au moment où vous lirez ces lignes, nous devrions toujours être de ce monde), cinéastes, producteurs, comédiens, scénaristes et tout membre d'équipe technique qui se respecte ont dû donner leur maximum pour offrir aux spectateurs leur chant du cygne. Ainsi les super-héros ont soit tiré leur révérence avec classe et dignité (The Dark Knight Rises) soit tout fait péter dans un feu d'artifice d'enfer (Avengers et dans une certaine mesure Expendables 2 et The Raid). Certains ont crié leur amour de la vie avec mélancolie (Le Territoire des loups, Argo et aussi La Dame en noir, Perfect sense). D'autres ont préféré se la jouer profil bas mais assurer coûte que coûte le divertissement et le rire à toute épreuve (Starbuck, Adieu Berthe, mais aussi Le Prénom ou même Radiostars). Enfin certains ont tenté de jouer sur la corde sensible de l'émerveillement (Les 5 légendes, tout comme la ressortie des essentiels Titanic et Le Roi lion malgré une 3D dont on pouvait aisément se passer). Bref chacun y est allé de sa petite pierre à l'édifice (même si certains se sont pris les pieds dans le tapis comme Jason Bourne: l'héritage, John Carter, The Amazing Spider-man, Looper et que d'autres ont préféré tout envoyer balader en nous crachant directement à la gueule: Prometheus) pour bâtir le testament de ce qui devait être l'ultime année de cinéma. Du coup, en 2013, on remet les pendules à l'heure et les compteurs à zéro?

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MON TOP

1. Le Territoire des loups, Joe Carnahan
2. Avengers, Joss Whedon
3. Expendables 2, Simon West
4. Argo, Ben Affleck
5. Killer Joe, William Friedkin
6. The Raid, Gareth Evans
7. Starbuck, Ken Scott
8. Les Cinq légendes, Peter Ramsey
9. Adieu Berthe, l'enterrement de mémé, Bruno Podalydès
10. The Dark Knight Rises, Christopher Nolan

MON COUP DE CŒUR: Tarta gueule à la récré

Le souvenir d'une relative déception quant au premier volet (heureusement corrigé depuis par un director's cut qui rectifie vraiment le tir) n'empêchait pas l'attente monstrueuse de cet Expendables 2e du nom. Car en plus du cast original qui rempilait (à un Mickey Rourke près) la promesse de voir les personnages de Schwarzy et Willis développés et l'ajout essentiel de JCVD, Chuck Norris et Scott Adkins, ne pouvait que compléter la mèche parfaite pour faire exploser ce bâton de dynamite ultime. Car cette fois-ci on ne voulait pas laisser place au fantasme, mais bel et bien vivre l'aventure aux côtés de nos héros d'antan, de nos potes de week-ends passés au ciné et dans les vidéoclubs durant l'adolescence. Et quelle ne fut pas la surprise en découvrant cette séquelle presque aussi attendue que la résurrection du Christ un dimanche de Pâques. Car ce qui s'annonçait comme le parfait actionner estival (finalement la place à été piquée par The Raid) est en fait devenu la meilleure comédie de l'année. Eh oui. Sly et ses petits camarades ont beau avoir choisi d'en remettre une couche au niveau des gnons qui font mal, le script avec ses scènes improbables et ses répliques toutes plus assumées les unes que les autres sont là pour nous divertir et nous faire marrer au possible. Chacun y joue de sa filmo et de ses "répliques qui tuent" (et le concours de vannes est remporté par le duo Schwarzy/Willis pendant l'assaut de l'aéroport), voir même de sa biographie (le passage où Dolph se fait souiller sur ses aptitudes et connaissances chimiques alors que l'homme est réellement diplômé d'une maîtrise en génie chimique est tout simplement priceless), un peu comme si tous ces anciens camarades de classe se retrouvaient dans une énorme cour de récré pour vieux briscards en mal de sensations. Bref, malgré ses nombreux défauts, Expendables 2 est un énorme plaisir coupable qui se déguste sans modération pour le goûter de 16 heures, qui brille pour son action démesurée et son ton délirant totalement revendiqué, une sorte de cerise sur le gâteau d'une filmo collective faite de haut et de bas mais toujours assumée en tant que telle et basé sur le principe même que la retraite à 60 ans, bah eux aussi s'assoient dessus. Et en se marrant !

MON COUP DE GUEULE: Vaya con dios

Lundi 20 Août. 07h30. Je me lève, et on me bouscule… Je n'en reviens pas… J'espère que ça ne deviendra pas une habitude… Avec mon café à la main et pendant mon petit tour matinal sur le web, j'apprends la triste nouvelle. Tony Scott est mort. Ce jour-là, une partie de mon adolescence s'est envolée avec le réalisateur culte de Top gun. Premier de mes réalisateurs fétiches à rejoindre l'au-delà, ce jour-là je me fiche de retourner au boulot après 1 mois de vacances. Ce jour-là je me fous de partager mes souvenirs d'été avec mes collègues de bureau, je n'en aurai pas l'envie. Ce jour-là j'ai le moral à zéro parce qu'un "proche" vient de disparaître et je réalise que plus jamais je n'aurai l'occasion de découvrir une nouvelle œuvre (aussi mineure soit-elle) de l'ami Tony. Ce jour-là je me remémore ému toute sa filmographie et les instants de ma vie qui lui font écho. Ce jour-là j'ai 14 ans et le souvenir de la séance tonitruante du Dernier samaritain dans la salle 6 du Cézanne d'Aix-en-provence me file une boule dans le bide. Ce jour-là je n'ai pas encore 16 ans, et le souvenir d'avoir grugé la caisse du cinéma pour découvrir malgré son interdiction le merveilleux True romance, me noue la gorge. Ce jour-là, j'ai 11 ans et le souvenir du samedi après-midi où j'ai enfin pu mater pour la première fois Le Flic de Beverly Hills 2 me revient et je souris malgré moi. Ce jour-là je me souviens de l'avant première de Man on fire à l'UGC Ciné cité de Bercy et les furieuses images du premier film du reste de sa filmo couplées à la fantastique partition de Harry Gregson-Williams (qui utilise des morceaux de Nine Inch Nails, mon groupé préféré) m'humidifient les yeux. Ce jour-là j'ai revisité quantité de souvenirs personnels liés à la filmo du plus succulent des 2 frangins Scott (oui, moi je préfère Tony à Ridley!). Ce jour-là Jours de tonnerre, Les Prédateurs, USS Alabama, Spy game, Domino, Ennemi d'état et les autres se sont entrechoqués dans ma tête et mon cœur et j'ai douloureusement pris conscience qu'une page venait de se tourner, que mes cinéastes fétiches n’étaient pas aussi immortels que leurs héros. Mais ce jour-là, en levant mon verre d'apéro à la santé d'un de mes cinéastes préférés avec quelques autres amis, j'ai aussi compris que ses œuvres lui survivraient et que tant que je foulerai le sol de cette terre sans fin qu'est la cinéphilie, je pourrais toujours revoir ses chefs d'œuvres comme ses films récréatifs tout en effectuant un retour vers le passé personnel et affectif. Alors R.I.P l'ami, j'espère que le label Scott Free a honoré son nom lorsque tu as choisi de retrouver ta liberté. Et une dernière fois merci pour ton legs et les souvenirs personnels que tu as su créer dans mon humble vie. Tiens je crois que je vais que je vais me remater Le Dernier samaritain et/ou True romance pour bien commencer 2013!

MON TOP INÉDITS (DÉCOUVERTES FESTIVALS / SORTIES DVD

1. Citadel, Ciaran Foy
2. The Incident, Alex Courtès
3. The Hole, Joe Dante
4. New kids turbo, Steffen Haars, Flip Van der Kuil
5. Game of werewolves, Juan Martinez Moreno
6. Red State, Kevin Smith
7. Rabies, Aharon Keshales, Navot Papushado
8. Dredd, Pete Travis
9. Excision, Richard Bates Jr.
10. John dies at the end, Don Coscarelli

MES ATTENTES

1. Man of Steel de Zack Snyder
2. Lords of Salem, Rob Zombie
3. A la merveille de Terrence Malick
4. Iron Man 3, Shane Black
5. Star Trek Into Darkness de J.J. Abrams
6. The World's End de Edgar Wright
7. Thor: le monde des ténèbres de Alan Taylor
8. Cloud Atlas de Tom Tykwer, Andy Wachowski, Lana Wachowski
9. Upside down de Juan Solanas
10. Flight de Robert Zemeckis

par Christophe Chenallet

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