L'année cinéma 2011 de Grégory Bringand-Dedrumel

Quand la grandiloquence devient grâce. Un trio de tête qui semble avoir été bercé dans la même inspiration nourricière tant à chaque fois, les mises en scène de ces œuvres respectives conjuguent démesure et intimisme, écartelant les personnages entre leurs pulsions les plus profondes confrontées aux limites d'une bulle invisible et pourtant imperméable. A l'arrivée, une hébétude qui rend presque incrédule devant tant de talents, tant de force, tant d'images déjà devenues classiques. On a même refait, en cette année pseudo-pré-cataclysmique, l'histoire du monde, du big bang dans The Tree of Life à l'apocalypse de Melancholia. Un monde qui pourrait bien avoir été dépeuplé au passage par le faux-docu Contagion, avec son montage pop inspiré des meilleures séries US mais qui garde un souffle étonnant dans sa narration. Et puis des surprises, avec l'une des comédies les plus fresh de ces dernières années (Mes meilleures amies) qui nous a révélé l'affolante Kristen Wiig, les terreurs perverses et acérées d'Insidious, et le minimalisme chamarré de Drive qui a digéré sublimement les influences de Scorsese, Lynch ou Michael Mann, tout en faisant de Ryan Gosling la star qu'il méritait d'être depuis des lustres. De la grâce on vous a dit.

MON TOP

1. Black Swan, Darren Aronofsky
2. Melancholia, Lars Von Trier
3. The Tree of Life, Terrence Malick
4. Contagion, Steven Soderbergh
5. Insidious, James Wan
6. Drive, Nicolas Winding Refn
7. Mes meilleures amies, Paul Feig
8. Rabbit Hole, John Cameron Mitchell
9. Minuit à Paris, Woody Allen
10. Winter's Bone, Debra Granik