L'année cinéma 2010 de Christophe Chenallet

On commence a avoir l'habitude, mais ce n'est pas encore cette année que les prétendues valeurs sûres (même si des Inception ou Toy Story 3 tiennent toutes leurs promesses) vont faire main basse sur le haut du panier des tableau de notes. Et une nouvelle fois c'est plutôt du côté des sleepers qu'il faillait fouiller, ces films que personnes n'attendait mais qui débarquent sans crier gare et qui offrent des jolies claques visuelles (House of the devil, Scott Pilgrim), conceptuelles (Buried), sensitives (Dragons, The Town) ou les trois réunies (Moon, Monsters). Rendez-vous est donc pris pour 2011 avec de nouvelles pelloches inespérées qui, on le souhaite, arriveront tout autant à nous laisser les meilleurs souvenirs.

MON TOP

1. Moon
2. Dragons
3. Inception
4. Piranha 3D
5. Toy Story 3
6. Monsters
7. Buried
8. The Town
9. House of the Devil
10. Scott Pilgrim

MON COUP DE CŒUR : Grindhouse qu'ils nous disaient!

Quand on a su que Machete allait vraiment devenir un film à part entière, les aficionados du bis, les nostalgiques des séances d'exploitation et les fans du grindhouse ont enfin cru que leurs prières allaient être exaucées. Pas de bol, le film est un foutage de gueule quasi intégral et réalisé par un bandit manchot. Mais heureusement pour lui, ce public bien particulier a reçu un bel os à ronger quelques mois plus tôt puisqu'un membre de la confrérie, Alexandre Aja, a su tirer profit de sa culture et de ses influences de cinéma de quartier pour nous livrer ce vrai plaisir coupable et surtout la joie incommensurable de retrouver de la bonne pelloche de genre assumée, faite avec du cœur, des tripes et du fun. Sans se poser de questions et en toute humilité, le réalisateur de La Colline à des yeux n'a pas hésité à assumer pleinement son côté décomplexé, destiné à faire rire et vibrer toute une horde de fous furieux qui ne pensaient sûrement pas prendre autant de plaisir devant ce programme. Depuis son affiche usée et directement inspirée de celle des Dents de la mer, jusqu'a la dernière image du film, le petit père Aja n'a jamais cherché à tourner autour du pot et est allé puiser dans ses souvenirs d'ados bouffeur de bande magnétiques de vidéoclubs pour faire le lien avec la décennie qui l'a tant inspirée et dont son Piranha 3D est le digne héritier. C'est bien simple, à la vision de ce film on a l'impression d'avoir mis la main sur un inédit de l'époque qui aurait patiemment attendu le bon moment pour venir faire sa petit révolution. Il n'y a aura donc qu'une chose à dire: Merci Mr Aja pour ce pur moment de ciné !

MON COUP DE GUEULE : Tar'ta gueule à la récré!

On a beau essayer de le soutenir mordicus, le film de genre français n'a jamais été aussi malade. Et pour cause, une grosse partie du catalogue de l'année s'avère être plus que frelatée et/ou avariée puisque pour un Captifs de bon niveau, un très joli Amer (dans un registre plus élitiste) et un La Horde qui remplit comme il peut son contrat mais qui passe aisément pour un simple film de fanboys, 2010 aura dû composer avec une ribambelle de films au rabais nommés Dans ton sommeil, Djinns, La Meute et Le Village des ombres, des œuvres tout sauf maitrisées avec des scripts mal-formés, qui ne savent pas ou elles mettent les pieds et qui ont parfois eu tendance à copiner avec l'amateurisme. Rude constat donc pour l'horreur hexagonale toujours très fragile et de moins en moins ancrée dans le cœur des spectateurs. Car c'est bien beau d'essayer de proposer autre chose et de faire des tentatives. Encore faut-il savoir ou l'on va et surtout arrêter de sortir en salles des versions 1 de scénarii mal digérés / dégraissés et sans propos. Il ne faudra donc pas venir jouer les pleureuses effarouchées lorsque le cinéphile patriote tournera prochainement les talons, laissant le genre à son destin funeste, au profit d’un autre terrain de jeu sur le point de refaire surface : le polar nerveux ! A bout portant et les premières images de La Proie (Eric Valette) et de L'Assaut (Julien Leclercq) semblent en effet confirmer cette véritable envie de ciné populaire qui pense plus à son public qu'à son nombril. Affaire à suivre donc… même si on ne pourra s'empêcher de continuer à jeter un œil rempli d'espoir sur un genre que l'on affectionne malgré toutes les fausses notes qu'il nous jette à la gueule. Mais il ne va pas falloir se ficher de nous encore longtemps non plus!