Labrador
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Danemark, 2011
De Frederikke Aspöck
Scénario : David Dencik
Avec : Carsten Bjørnlund, Jakob Eklund, Stephanie Leon
Photo : Magnus Nordenhof Jønck
Musique : Rasmus Bille Bähncke
Durée : 1h12
Une île venteuse et désolée. Stella et Oskar, un jeune couple, rendent visite au père de Stella, Nathan, qui mène une vie solitaire en compagnie de son labrador. Stella est enceinte et heureuse d’attendre un enfant. Oskar, de son côté, se pose des questions. Lorsque Oskar devient l’objet des provocations de Nathan, et qu’il se sent déstabilisé par la relation entre ce père et sa fille, un affrontement entre les deux hommes est inévitable.
A CONSOMMER GLACÉ
Premier long métrage de la Danoise Frederikke Aspöck, sélectionné en séance spéciale au Festival de Cannes, Labrador déçoit. Car même s'il serait aussi stupide qu'injuste de reprocher à ce premier essai, racontant l'histoire d'un couple en crise sur une île scandinave isolée, de ne pas évoquer le fantôme écrasant de Bergman, on peut regretter que Labrador n'aille pas beaucoup plus loin que la worlderie de base. La faiblesse générale de l'écriture laisse des personnages transparents se débrouiller avec un tas de non-dits qui pèsent des tonnes, méticuleusement surlignés par une musique en contrepoids. Si le non-dit peut être une force dans des scénarios bien écrits qui n'ont pas besoin de panneaux lumineux pour se faire comprendre, il peut aussi servir de cache-misère comme ici et devenir tout aussi lourd (ces fameux regards-qui-en-disent-long) qu'une écriture sans ellipse, qui dirait tout. Avec ses taiseux, son intrigue en surplace et son titre forcément décalé, Labrador incarne une certaine caricature de cinéma d'auteur. Sans être épouvantable, le film est bien trop scolaire (à l'image de sa direction artistique bleu bébé) pour laisser une forte impression.
