La Colline aux coquelicots
Kokurikozaka Kara
Japon, 2011
De Goro Miyazaki
Scénario : Keiko Niwa
Musique : Satoshi Takebe
Durée : 1h31
Sortie : 11/01/2012
Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer... Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier… Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.
LA COLLINE A DES CREUX
Il y a 5 ans, Goro Miyazaki, fils de son père, signait son premier long métrage, Les Contes de Terremer. Un premier essai qui, surprise pour une production Ghibli, n'avait pas vraiment fait l'unanimité. Le voici de retour avec une adaptation de shojo, dans l'ombre à la fois si loin si proche de Hayao Miyazaki. Car c'est Goro qui réalise mais Hayao qui supervise. Keiko Niwa a écrit le scénario, mais Hayao l'a réécrit ensuite. On sait, cela dit, que sur ses propres films, le scénario n'est qu'une base pour le maître et que celui qui tient la barre du réalisateur joue le rôle essentiel. Et on ne peut pas dire que dans ces habits, Goro Miyazaki parvienne totalement à convaincre avec ce nouvel essai. La Colline aux coquelicots manque d'une mise en scène inventive qui viendrait transcender le quotidien ici présenté (et exempt de toute manifestation merveilleuse contrairement à nombre de productions du studio). Plus problématique encore, le film souffre également d'un manque de dynamisme, quelque chose qui donnerait un peu de relief à cette histoire où il ne se passe finalement pas grand chose. Que le récit joue la carte du minimalisme, sans enjeux pharaonesques, sans méchant extraordinaire, n'est pas un ennui. Que les séquences se suivent un peu platement l'est davantage.
Tout n'est pourtant pas à jeter dans cette nouvelle production, loin de là. Le charme visuel opère encore une fois, notamment lors des moments passés dans une grande bâtisse nommée Quartier Latin qui réunit les différents clubs du lycée. La Colline aux coquelicots retrouve son inspiration lorsqu'il raconte le Japon à la veille des JO de Tokyo de 1964, les mobilisations lycéennes, ce sentiment de nostalgie concernée par l'avenir qui traverse déjà l'œuvre de Miyazaki père, soutenu par la bande son pop et 60's signée Satoshi Takebe. Si La Colline aux coquelicots ne restera probablement pas parmi les titres inoubliables de Ghibli, sa douceur sous ciel de vanille fera patienter avant un prochain film plus ambitieux.