La Nana
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Chili, 2009
De Sebastian Silva
Scénario : Pedro Peirano, Sebastian Silva
Avec : Claudia Celedon, Catalina Saavedra
Photo : Sergio Armstrong
Durée : 1h35
Sortie : 14/10/2009
Raquel fête son anniversaire chez ses employeurs où elle travaille comme bonne à tout faire depuis plus de vingt ans. Lorsque sa patronne lui annonce l'arrivée de Mercedes qui doit l'aider dans ses tâches, Raquel le prend très mal et commence à exercer une pression psychologique néfaste sur son entourage.
C'EST POINT COMMODE D'ETRE LA BONNE
Doublement primé à Sundance, remarqué également lors du récent festival Paris Cinéma où il a obtenu le prix du public, La Nana a tout du crowd pleaser mais son héroïne ne fait, elle, aucun effort pour recevoir des menus calins. Car Raquel (Catalina Saavedra, bille en tête), derrière son tablier repassé, n'a rien d'une tendre Mamie Baba, plutôt un mix entre Peaches et Gargamel un matin chafouin, masque de gorille enfilé sur la tête. Le réalisateur chilien Sebastian Silva pose son film en équilibre parfait entre comédie à portes qui claquent (les épisodes cours après moi j't'attrape, les différents affrontements Benny Hillesques avec les autres bonnes) et cruauté la plus brutale, où la très pieuse bonne conscience ne peut rien contre la distance sociale, où le dévouement d'une bonne ne peut rien pour dissimuler ses cicatrices, ses ratés, famille et gosses de substitution mais l'illusion fait long feu. La Nana sait rebondir et n'enferme jamais son personnage dans la posture, même si la seconde partie s'avère moins habile que la première, avec quelques scènes dispensables là où le non-dit initial était déjà suffisant pour comprendre ce roc pétri d'angoisses. Très solide et attachant, le film de Sebastian Silva jongle avec les ruptures de ton grâce à sa justesse de métronome et réussit à peindre avec profondeur des relations humaines hors de tout automatisme.
