Un Certain Regard: La Longue Nuit de Francisco Sanctis
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Buenos Aires, 1977. La dictature militaire terrorise la population. Francisco Sanctis (45 ans) travaille dans l’administration. Sa vie est calme, mis à part les événements politiques. Un après-midi, il reçoit une information qui l’oblige à sortir de cette passivité. Elena (45 ans), une ancienne amie de l’université, lui passe un appel d’urgence. Elle a besoin que Francisco signe une autorisation afin de publier un poème militant qu’il a écrit dans ces années-là...
JE MARCHE SEUL
"Il ne se passe rien". Combien de fois cet argument a t-il été utilisé pour sacrifier trop vite des films sur l'autel du divertissement ? La Longue nuit de Francisco Sanctis est un drôle de paradoxe. Les deux jeunes cinéastes argentins (Andrea Testa et Francisco Marquez) osent, pour leur premier long métrage, l'anti-spectaculaire: un personnage presque unique, des décors déserts, et un film d'une durée riquiqui. On regrette tout autant qu'ils ne soient pas parvenus à appliquer la même recherche de radicalité dans leur écriture et la mise en scène. En cette longue nuit, Francisco Sanctis quitte le confort de sa famille pour rendre un service potentiellement dangereux à un inconnu... introuvable. Très concrètement, cela veut dire qu'il marche dans des rues vides pendant tout le film. Or, il faut un incroyable talent pour parvenir à faire vivre tout un film sur un tel argument. Difficile d'en vouloir aux auteurs de ne pas atteindre un but fixé si haut, mais le résultat est ici proprement assommant. L'angoisse qui saisit Francisco à mesure que la nuit défile n'est hélas jamais contagieuse, et quand arrive un dénouement pour le coup assez culotté (et pas forcément dans le meilleur sens du terme) c'est un sentiment de grande frustration qui domine.
