La Bande à Baader

La Bande à Baader
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Bande à Baader (La)
Der Baadeer Meinhof Komplex
Allemagne, 2008
De Uli Edel
Scénario : Bernd Eichinger
Avec : Moritz Bleibtreu, Martina Gedeck, Nadja Uhl, Johanna Wokalek
Photo : Rainer Klausmann
Musique : Peter Hinderthür, Florian Tessloff
Durée : 2h30
Sortie : 12/11/2008
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans les années 70, l'Allemagne est la proie d'attentats à la bombe meurtriers. La menace terroriste et la peur de l'ennemi intérieur ébranlent les fondements mêmes d'une démocratie encore fragile. Sous la conduite d'Andreas Baader, Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, une nouvelle génération radicalisée entre violemment en guerre contre ce qu'ils perçoivent comme le nouveau visage du fascisme : l'impérialisme américain soutenu par les membres de l'establishment allemand, dont certains ont un passé de nazi. Leur objectif est de créer une société plus humaine. Mais en employant des moyens inhumains, en répandant la terreur et en faisant couler le sang, ils perdent leur propre humanité. L'homme qui les comprend est aussi celui qui les pourchasse : le chef de la police allemande, Horst Herold. Et même s'il réussit à capturer les jeunes terroristes, Herold sait qu'il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg...

TU CROIS QUE TU VAS CHANGER LES CHOSES AVEC TON FOUTRE THEORIQUE?

Après La Chute en 2004 Bernd Eichinger (un des plus influents producteurs de la scène allemande) retrouve une page sombre de l’histoire de son pays en mettant en images l’épopée sanglante de la Fraction Armée Rouge (RAF). Il porte de nouveau la double casquette de producteur scénariste et s’est fait aider à l’écriture par le réalisateur Uli Edel mais a surtout bénéficié d’un consultant de poids en la personne de Stefan Aust auteur du roman dont est inspiré le film. Der Baader Meinhof Komplex est en effet, une véritable encyclopédie des évènements de l’époque s’appuyant sur des conversations avec des personnes ayant été impliquées, des dossiers, des protocoles confidentiels, des documents publiés et non publiés et fourmille de détails éclairant de la manière la plus objective possible les faits survenus entre le 2 juin 1967, assassinat de l’étudiant Benno Ohnesorg lors d’une manifestation hostile à la visite du Shah de Perse à Berlin, et l’éxecution d’Hanns Martin Schleyer, président du patronat allemand, le 19 octobre 1977. Le film réussit en 2h30 à restituer le cours historique des choses et à expliquer comment un soulèvement destiné à empêcher la propagation du fascisme s’est développé en une machine à terreur sans scrupule. La grande force de La Bande à Baader est l’extraordinaire puissance dramatique des faits. Que ce soit au niveau de l’enchainements des évènements ou des personnalités des personnages impliqués la matière à mettre en scène est digne du plus talentueux des scénaristes. Il s’agissait donc pour le réalisateur Uli Edel de reconstituer ces faits et d’intégrer des documents de l’époque, tels les attaques américaines sur le Vietnam ou encore des extraits des journaux télévisés, des photos noir et blanc, ou encore de filmer des plans avec un grain d’image plus gros afin d’accentuer le côté documentaire du métrage et de rappeler par la même occasion que ce qui se déroule sous les yeux des spectateurs est vraiment arrivé.

SANS LES ACTES LES PAROLES SONT INUTILES

Le film respecte la ligne narrative du livre et ne prend pas parti. Il nous présente les personnages (notamment Andreas Baader, Ulrike Meinhof et Gudrun Esslin - les têtes pensantes du groupe RAF ainsi que le chef de la police Horst Herold), il est un œil posé à l’intérieur du groupe observant ce qu’il s’y passe, et bascule de l’autre côté, celui des victimes des attentats en montrant des scènes de leur point de vue. De même, il porte un regard très critique sur les révolutionnaires : la rivalité, les échanges verbaux musclés, les divergences concernant la stratégie à adopter pour la lutte, le manque d’organisation, les actes manqués qui ont un effet contraire à celui recherché, les luttes de pouvoir intestines et des personnalités fortes qui font passer leur intérêt personnel avant celui de la cause. En tête de liste Andreas Baader, chef charismatique mais excessif et irresponsable ; il se fait arrêter alors qu’il roule à tombeau ouvert et lors d’un inévitable contrôle n’est pas capable de restituer les données indiquées sur ses faux papiers. Le montage est limité au maximum afin de se concentrer sur les faits ou se met à leur service ainsi la scène des braquages successifs bénéficie d’un montage paradoxal montrant les faits avec en voix off le commentaire de journalistes relatant les délits. Le présent de l’action et le futur des informations se mélangeant. Avec entre autres Moritz Bleibtreu, Martina Gedeck, Johanna Wokalek, Bruno Ganz, Nadja Uhl, Alexandra Maria Lara et Stipe Erceg, Uli Edel a réuni la fine fleur des acteurs allemands pour interpréter ces révoltés dépassés par l’évolution des évènements qu’ils ont mis en marche et l’extraordinaire lutte policière développée pour les stopper, transformant La Bande à Baader en une fascinante spirale dont les échos sont aujourd’hui loin d’avoir été tous étouffés.

par Carine Filloux

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