Orphelinat (L')

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Orphelinat (L')
El Orfanato
Espagne, 2007
De Juan Antonio Bayona
Scénario : Sergio G. Sanchez
Avec : Montserrat Carulla, Fernando Cayo, Geraldine Chaplin, Roger Princep, Mabel Rivera, Belen Rueda
Photo : Oscar Faura
Musique : Fernando Velazquez
Durée : 1h40
Sortie : 05/03/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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Laura a passé son enfance dans un orphelinat, entourée d'autres enfants qu'elle aimait comme ses frères et soeurs. Adulte, elle retourne sur les lieux avec son mari et son fils de sept ans, Simon, avec l'intention de restaurer la vieille maison. La demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se livrer à d'étranges jeux avec "ses amis"... Troublée, Laura se laisse alors aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est tapi dans l'orphelinat.

LES ATROCITES DES ENFANTS PERDUS

Chapeautée par Guillermo Del Toro, producteur de cet Orphelinat, l’horreur de Juan Antonio Bayona se réclame plutôt d’Alejandro Amenabar. Une terreur qui n’est rien d’autre que l’expression viscérale du mélodrame, le pouls affolé sous la peau fragile, inconsolable mère infanticide dans Les Autres ou blessures d’enfance à vif dans L’Orphelinat, cette bâtisse couverte d’ecchymoses dissimulées derrière le papier peint qui ne demande, dès le générique, qu’à être déchiré. Comme Amenabar, Bayona est un enfant de Jack Clayton et de ses Innocents, l’admirable actrice Belen Rueda une cousine de Nicole Kidman et une fille de Deborah Kerr. L’Orphelinat s’inscrit dans l’aristocratie d’une famille d’horreur archétypale, ses maisons hantées et sa maternité contrariée, et c’est peut-être son seul frein: une allégeance qui manque, dans les moments clefs, d’une identité plus forte, plus singulière. Mais Bayona, qui maîtrise à la perfection les codes et les subtilités du genre, parvient à installer avec grâce son dialogue avec les morts, dialogue qui se confond avec celui de l’enfance perdue, évanouie, peut-être retrouvée, foi dans l’invisible prônée par un medium et réminiscence lugubre de Peter Pan.

Le mystère prend la forme d’un jeu de piste, comme une réconciliation avec les peurs enfantines: une chasse au trésor, une poupée manquante, ou une partie d’1, 2, 3 soleil en morceau de bravoure aussi simple que flippant. Le scénario de L’Orphelinat dévoile peu à peu sa mécanique implacable, une efficacité narrative qui ne lâche jamais prise, tandis que la mise en scène, sobre et concentrée, ne se disperse jamais en effets stupides. La densité du récit donne un prix à la noirceur désespérée de certaines scènes, passé en cendres ou sous-sol hanté, dans cette enquête poétique sur un monde invisible, dont les dégradantes difformités sont cachées sous un inquiétant sac en guise de visage humain. Invisible sur une vieille bobine en super 8, mais présent lors d’une étrange séance d’hypnose, dont la tonalité, les racines (on pense à Poltergeist), détournent un peu le film de sa filiation toute tracée. Belle surprise, L’Orphelinat n’est que le premier long métrage de Juan Antonio Bayona, jeune réalisateur qui fait preuve d’un noble respect pour le genre, adulte et habité, et qui parvient à une totale réussite dans les limites classiques qu’il s’impose. Le potentiel est déjà là, et se voit effrontément à l’écran.

par Nicolas Bardot

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