Kingsman : Le Cercle d'or
Kingsman : The Golden Circle
États-Unis, 2017
De Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn
Avec : Halle Berry, Jeff Bridges, Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong, Channing Tatum
Photo : George Richmond
Musique : Henry Jackman, Matthew Margeson
Durée : 2h21
Sortie : 11/10/2017
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.
LE MONDE NE SUFFIT PAS
En 2015, Matthew Vaughn signait une lettre d'amour punk aux James Bond les moins sérieux, réjouissantes pour ses scènes d'action folles, pour sa mythologie qui parvenait à être un tant soit peu originale et les amateurs étaient anxieux de voir comment, débarrassé du classicisme de l'exposition nécessaire, le cinéaste allait explorer son monde. Si l'ouvrage transpire clairement la générosité et l'envie d'étendre son univers tout en conférant un arc à chacun de ses personnages, l'ensemble s'avère quelque peu laborieux et manque cruellement de propulsion narrative durant l'heure centrale des 2h20 longuettes de métrage.
L'ouverture, franchement réussie, nous (re)plonge instantanément dans le bain avec un combat dans un taxi qui surenchérit sur la mise en scène incroyablement énergique des corps-à-corps du précédent même si le recours à des images de synthèse un peu moches entame quelque peu l'expérience. Malheureusement, il s'agit d'une de ces excellentes introductions que le film ne parviendra jamais à égaler par la suite au travers de ses trop rares (!) morceaux de bravoure. À vrai dire, il doit y en avoir autant que dans le premier film, peut-être même une ou deux de plus, mais elles paraissent trop espacées les unes des autres, perdues dans un récit franchement peu intéressant et ce malgré les efforts de Vaughn & Co. Apparemment, le premier montage - pas le premier assemblage mais le premier vrai montage - durait 3h40 et le studio a envisagé la possibilité de scinder le film en deux. Cete fausse bonne idée trahit surtout une écriture hasardeuse qui a accouché d’un film avec beaucoup de gras et dans lequel il était possible de tailler encore davantage.
En l’état, certaines bonnes idées subsistent toutefois, notamment lorsque le film continue de jouer avec ou de subvertir les clichés du genre (le couple du héros, le mouchard à planter) ou dans la présentation des homologues américains des espions britanniques (attention, Channing Tatum a moins de 10 minutes de temps de présence...alors qu'un autre caméo prolongé est bien plus amusant) et le méchant et son plan incarnent à nouveau un léger propos politique, sur l’inanité de la guerre contre la drogue cette fois. Néanmoins, si l’on rechignerait à employer le mot "charme" pour décrire le premier film, cette suite en est clairement dénuée. Et il en va de même pour sa fraîcheur, dans l’humour comme dans le spectacle. Par conséquent, l’ensemble se fait bien moins jubilatoire sans pour autant être désagréable.