Festival de Gérardmer: Jeruzalem
Israël, 2015
De Doron Paz, Yoav Paz
Scénario : Doron Paz, Yoav Paz
Durée : 1h34
Deux jeunes Américaines partent en vacances d’été à Jérusalem pendant les cérémonies du Yom Kippour. Mais cette escapade se transforme en véritable cauchemar quand semble s'ouvrir l’une des portes de l’Enfer. Et que sonne le jour du Jugement dernier…
SAUVE KIPPOUR
Qu'est-ce qui distingue Jeruzalem, second long métrage des frères Paz, d'un film comme Cloverfield ? Les plus comptables parmi vous penseront aux dollars investis mais il y a aussi, dans ces deux films de found-footage où le procédé minimaliste laisse peu à peu place à l'horreur à grande échelle et au chaos, un film qui fonctionne et l'autre... pas vraiment. Jeruzalem flirte avec le kitsch dès la reconstitution qui ouvre le long métrage. Doron et Yoav Paz insufflent néanmoins une certaine malice : les lunettes connectées que chausse l'une des deux héroïnes servent aussi de jeu et tout le monde - personnages, réalisateurs, public - semble là pour s'amuser.
L'utilisation de ces lunettes, pour les spectateurs les plus attachés à la vraisemblance, permet d'évacuer les problèmes de rigueur inhérents au found-footage (comment justifier tel ou tel point de vue ? Pourquoi continuer à filmer en situation périlleuse ?). Elles offrent aussi un gadget avec l'inclusion des alertes réseaux sociaux à l'écran, rappelant l'autrement plus jusqu’au-boutiste Unfriended (entièrement raconté à travers des vidéos Skype). Les Paz se servent plutôt bien de ce décorum différent tandis qu'on perd nos repères comme ces touristes étrangères égarées dans la nuit. Problème: l'installation est trop longue (45 minutes, la moitié du film) et trop plate (elle consiste essentiellement à voir des sots et des sottes bavasser) et le film ne décolle pas lorsque la furie s'invite à l'écran. La technique du found-footage n'est pas si facile, et les meilleurs ne se contentent pas de shaky-cam et de hurlements. Si l'atmosphère de train fantôme fun et fantaisiste sauve en partie le long métrage - ainsi que sa débilité plus ou moins assumée, difficile pour autant de parler de très franche réussite.