Publié le 09/04/2013

JUSTICE: Rose Bosch perd son procès au sujet de La Rafle

"Je me méfie de toute personne qui ne pleure pas en voyant le film. Il lui manque un gène : celui de la compassion."

Vous vous souvenez peut-être de cette déclaration culte de Rose Bosch, réalisatrice de La Rafle, qui témoigne à la fois d'une grande connaissance de la psychologie humaine et d'une grande considération du cinéma. Bosch avait ajouté: "On pleure pendant La Rafle parce que… on ne peut que pleurer. Sauf si on est un « enfant gâté » de l’époque, sauf si on se délecte du cynisme au cinéma, sauf si on considère que les émotions humaines sont une abomination ou une faiblesse. C’est du reste ce que pensait Hitler : que les émotions sont de la sensiblerie. Il est intéressant de voir que ces pisse-froid rejoignent Hitler en esprit, non ? En tout cas, s’il y a une guerre, je n’aimerais pas être dans la même tranchée que ceux qui trouvent qu’il y a « trop » d’émotion dans La Rafle".

Édifiant. De nombreuses réactions se sont faites entendre au sujet des improbables remarques de Rose Bosch. Parmi celles-ci, la chronique du blog Selenie.fr: "Outre le fait notable de dire une des plus grosses conneries de ces dernières années et qu'elle devrait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant d'insulter l'intelligence du spectateur, ce qui me choque le plus est l'incroyable narcissisme dont elle fait preuve. Car de comparer ceux qui n'ont pas pleuré lors de son film à Hitler est une bêtise ; non seulement on peut aimer son film sans pleurer, mais l'inverse est aussi possible, j'en suis un bon exemple !", ajoutant que Bosch ferait mieux de "fermer sa g... !".

Plein de bon sens ? Rose Bosch a en tout cas décidé de faire appel à la justice pour faire disparaitre cet article. Mais la justice lui a donné tort, indiquant que "l’article incriminé, qui rebondit sur ces propos, ne caractérise pas une attaque contre la personne de [la réalisatrice], ni contre son œuvre ou sa réputation", ajoutant que cet article "est davantage l’expression, en des termes certes vulgaires, mais demeurant dans le champ de la liberté de critique, et d’expression, sans dégénérer en abus, d’un désaccord sur la position de [la réalisatrice]", et concluant: "que par la radicalité de ses propos sur ceux qui 'rejoignent Adolf Hitler', la réalisatricea pu, sur un sujet aussi douloureux, créer un rapprochement en lui-même provoquant.". La cour d’appel de Paris a ainsi condamné la réalisatrice à rembourser les dépens de l’hébergeur ainsi que 3 000 euros au titre des frais de procédure.

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par Nicolas Bardot

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