Sylvester Stallone avait su créer l’événement avec Rocky Balboa, magnifique œuvre sur la vieillesse, sur l’oubli et le deuil… Pouvait-il confirmer nos attentes, créer le doublon avec ce nouveau film, et clôturer dignement sa seconde grande saga ? La réponse a éclaté ce matin aux yeux des spectateurs chanceux qui ont pu assister à la projection de presse à Paris : OUI, Sylvester Stallone a bien réussi l’impossible, et un an après Rocky Balboa, il écrit et réalise une nouvelle œuvre majeure. Une bombe incroyablement désespérée, nihiliste (le message final est glaçant de découragement), engagée, à la structure narrative très proche de son film précédent. Le personnage est largement approfondi (son passé, son avenir, sa solitude, et surtout cet exorcisme dans lequel Rambo accepte finalement son destin de machine guerrière) dans des scènes où le jeu nuancé de Sylvester Stallone fait merveille. Mais ce qui surprend le plus dans ce nouveau film, c’est cette incroyable violence qui va au-delà de tout ce qu’on a pu voir sur un écran de cinéma : John Rambo est un long-métrage direct et très court, à mi chemin entre la bande d’exploitation indonésienne des années 70 et le cinéma de guerre plus moderne, d’une brutalité extrême, dans lequel les combats semblent authentiques et se déroulent véritablement sous nos yeux à travers des plans filmés caméra à l'épaule. Corps qui explosent, membres déchiquetés, femmes violés, enfants sacrifiés, le tout éloignant ainsi ce nouveau métrage du cinéma d'action que les deux précédents épisodes avaient redéfini voici vingt ans. Le petit ventre mou d'une durée de quinze minutes, qui ralentit le film en son milieu, ne l'empêche pas de s'imposer comme l'un des meilleurs de ce début d'année, et le second de la saga après Rambo 1.
États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...