Hyena
Royaume-Uni, 2014
De Gerard Johnson
Scénario : Gerard Johnson
Durée : 1h52
Sortie : 06/05/2015
Michael, policier londonien désabusé, a bien du mal à affronter les réseaux albanais et turcs qui se développent de plus en plus. Pour faire face, il se décide à passer de l’autre côté de la loi…
THE SHIELD
Ce n’est un secret pour personne, le cinéma britannique aime ancrer ses œuvres dans une certaine réalité sociale. Et on ne parle pas forcément que de Ken Loach. Car une nouvelle vague se fait de plus en plus ressentir depuis quelques années et nombre de pelloches moderne ont su jouer du contexte social pour agrémenter leur fond comme leur forme (Eden Lake de James Watkins, Harry Brown de Daniel Barber, Kill list de Ben Wheatley, etc.). Et ce Hyena ne déroge pas à la règle. Second long d’un Gerard Johnson en pleine ascension, ce polar âpre, sec et sans artifices est une véritable plongée nihiliste et sans retour, une fiction viscérale et sanguine prenant racine dans une réalité des plus palpables. Et avouons le, c’est vraiment l’atout majeur du film. A 1000 lieues du Londres de carte postale que l’on connait et aime tous, Hyena fait le parti pris de présenter la capitale britannique sous un autre angle, pour mieux en ressortir la moelle underground dont l’histoire à tant besoin (un peu comme le travail effectué par Michael Mann sur Los Angeles à l’époque de Collateral).
Avouons le aussi, le film ayant beau être racé, carré et très efficace, il n’en demeure pas moins sans véritable surprise. Avec son histoire de flic jouant sur les deux bords et se retrouvant coincé dans un étau qui se resserre inexorablement, Gerard Johnson réserve à son script un traitement malheureusement un poil trop classique pour remporter une totale adhésion. Pas que ce schéma balisé soit exécuté d’une façon grossière et/ou malhabile, mais il est vrai qu’aucune plus-value scénaristique ne vient ponctuer l’ensemble. Bref, une plongée en eau trouble mais en terrain connu, où l’on gardera quand même en mémoire l’excellente prestation d’un Peter Ferdinando très à l’aise dans le cuir de l’inspecteur qui ne peut plus reculer, et une atmosphère suffisamment collante pour nous agripper le temps du film. Espérons donc que Johnson propose un spectacle juste un peu plus inspiré pour son prochain long tant on sent en lui un véritable potentiel de grand en devenir.