Hunger Games - La Révolte, 1ère partie
The Hunger Games - Mockingjay : Part 1
États-Unis, 2014
De Francis Lawrence
Scénario : Suzanne Collins, Peter Craig, Danny Strong
Avec : Josh Hutcherson, Jennifer Lawrence
Photo : Jo Willems
Musique : James Newton Howard
Durée : 2h03
Sortie : 19/11/2014
Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.
YOU WON'T FOOL THE CHILDREN OF THE REVOLUTION
En abandonnant les jeux, ce troisième volet des aventures de Katniss évite de se répéter comme le faisait le deuxième chapitre redondant. Dans un premier temps, le film parvient à être intéressant dans la façon qu'il a de s'attarder sur la propagande qui gouverne la guerre. Le pouvoir de l'image sur le peuple était déjà au cœur des précédents épisodes mais non seulement le traitement est moins grossier - on n'est quasiment pas dans le Capitole, avec sa caractérisation grossière - il est surtout sur le devant de la scène, étant donné que, cette fois, les rebelles aussi ont recours à la propagande. La motivation derrière la division du dernier tome en deux films est bien évidemment vénale mais elle permet de se concentrer sur cette nouvelle forme de jeu, cette joute par écrans interposés, où chaque clip de propagande du Capitole a sa réponse de la part du District 13, où une réalisatrice, son assistant réa et son caméraman accompagnent Katniss l'héroïne sur le champ de bataille et où les écrans-combos remplacent littéralement les casques.
À l'instar de la première partie de Harry Potter & les Reliques de la Mort, on a un film plus calme, presque dénué d'action, un drame en temps de guerre. Malheureusement, on n'évite pas cette même impression de film où il ne se passe en fin de compte pas grand chose, notamment dans la deuxième moitié où, en l'absence du tournoi qui donne son nom à la licence, le récit tend à ressembler à mille et un autres films de SF dystopique suivant une rébellion. Par ailleurs, le caractère introspectif du parcours du protagoniste souffre d'un traitement purement mécanique. Dans le livre, le lecteur est constamment dans son point de vue. Il a un accès direct à ses pensées. Ici, tout ce qui touche à son atermoiement sentimental paraît superficiel. Par conséquent, quand elle pleurniche qu'elle ne veut plus être le symbole de la révolte parce que Peeta pourrait en souffrir, on se croirait presque dans Twilight. D'un point de vue formel, l'ouvrage est encore plus fonctionnel et anonyme que le précédent. Qu'est-ce qui arrive à Francis Lawrence? Hunger Games - La Révolte, 1ère partie est marginalement meilleur que le précédent, qui était marginalement meilleur que le précédent, mais on a tout de même l'impression qu'il était possible d'adapter les trois livres en deux films. Voire un. Mais certainement pas quatre.